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dimanche, 15 janvier 2017

Une grande perte pour nos libertés: Udo Ulfkotte est mort

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Une grande perte pour nos libertés: Udo Ulfkotte est mort

Par Damien Urbinet

Mouvement Identitaire Démocratique (section de Nivelles)

Né en Rhénanie du Nord en 1960, le Dr. Udo Ulfkotte avait été pendant 17 ans journaliste dans un des plus grands quotidiens d’Allemagne, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il y était correspondant de guerre. Il avait étudié ce qu’il est convenu d’appeler la « gestion de la sécurité » (Sicherheitsmanagement) à l’université de Lüneburg. C’était un spécialiste des services secrets, actif au sein de la fameuse Fondation Adenauer et à l’Académie Fédérale pour les questions de sécurité. En cette qualité, il a rédigé de nombreux ouvrages, tous des best-sellers, notamment sur les menées des services secrets occidentaux, sur les réseaux islamistes en Allemagne, sur le politiquement correct et, surtout, très récemment, sur les journalistes achetés. Dans ce dernier ouvrage, il avait démontré, avec force arguments à l’appui, que les journalistes allemands, dans leur grande majorité, étaient vendus à des agences, des fondations américaines qui les obligeaient à répéter les poncifs officiels du Pentagone et, depuis les présidences des Bush, père et fils, les tirades bellicistes des néoconservateurs. Il était devenu l’une des principales chevilles ouvrières de la maison d’édition alternative « Kopp-Verlag », qui éditait ses livres, ainsi qu’un inspirateur occasionnel de la revue et du réseau « Compact » de Jürgen Elsässer, fer de lance d’une opposition sans concession aux dérives politicides de la gestion Merkel. Ces initiatives, particulièrement intéressantes et focalisées exclusivement sur des faits prouvables, ne sont encore guère connue en dehors de l’espace linguistique allemand.

Depuis les années 1990, le Dr. Ulfkotte a publié au moins une bonne quinzaine de livres sur les activités répréhensibles des services secrets des pays occidentaux. En 2001 et en 2003, il a commencé à se pencher sérieusement sur les menées des multiples réseaux islamistes en Allemagne. Si ses enquêtes sur les activités des services secrets lui valaient indéniablement une certaine sympathie à gauche de l’échiquier idéologique et médiatique, la vaste enquête dans les milieux islamistes et salafistes, au contraire, a provoqué chez les bonnes consciences une levée de bouclier inimaginable. Les réseaux salafistes, sans doute soutenu financièrement par certaines pétromonarchies, lui infligent des procès qu’il gagne tous haut la main, au grand dam d’islamologues irénistes et irréalistes, universitaires ou non, qui tenaient tous à perpétuer, ad vitam aeternam, leur vision étriquée de l’islamisme. Ces postures, que l’on ne connait que trop bien, sont dictées par le besoin irrépressible de remplir sa gamelle à ras-bord : les réseaux et les pétromonarchies savent se montrer très généreux pour qui travaille à les flatter et à cautionner leurs délires. Il n’empêche : les hypothèses avancées en 2003 par Ulfkotte se sont avérées exactes, au vu des massacres de Paris, Bruxelles, Nice et Berlin (pour ne citer que les plus spectaculaires). Pourtant, le lien est facile à établir pour tous ceux qui ne croient plus un mot des discours médiatiques : le salafisme/talibanisme armé est au départ un golem des services américains et britanniques. Le golem a servi et sert encore des intérêts géopolitiques et géo-économiques inavouables des puissances occidentales et de leurs alliés pétromonarchistes mais ce golem est trop souvent incontrôlable en ses franges les plus volatiles. Celles-ci commettent alors des attentats spectaculaires sur lesquels on ne peut guère enquêtér car une enquête complète dévoilerait l’origine non salafiste de la fabrication du dit golem. Ulfkotte a donc poursuivi ses enquêtes sur les services secrets et aperçu le lien évident qu’il y avait entre eux et la montée des salafismes armés et de l’islamo-criminalité (mise en évidence en France par Xavier Raufer et Alexandre del Valle). La position de départ d’Ulfkotte n’est donc pas islamophobe (comme les services veulent le faire croire en manipulant les réseaux salafistes) mais est bel et bien une hostilité nettement démocratique aux manigances occultes des services secrets, essentiellement américains.  Par voie de conséquence, les hurlements des salafistes officiels, des journalistes-mercenaires et des politiciens vendus ont pour origine des injonctions émises par les dirigeants de ces services qui n’entendent pas abandonner le golem fondamentaliste musulman qui les a si bien servis, ni cesser de puiser des hommes à tout faire dans les prisons où ils peuvent et se reposer et recruter de nouveaux volontaires.

bpe-logo.pngEn 2006-2007, le Dr. Ulfkotte adhère à un mouvement, Pax Europa, qui entend, comme son nom l’indique, sauver la paix civile dans tous les pays européens où des conflits internes risquent d’éclater vu l’incontrôlabilité des réseaux salafistes et les désirs inavoués des services américains de voir les concurrents européens plongés dans les affres d’un désordre ingérable. En août 2007, Pax Europa souhaite manifester à Bruxelles devant le Parlement Européen. La manifestation est aussitôt interdite par le politicien bruxellois le plus méprisable de l’histoire de la ville, le bourgmestre Freddy Thielemans, un anticlérical viscéral, qui avait offert du champagne à la galerie au moment où le Pape Jean-Paul II venait de décéder, un pourfendeur frénétique de la fête de Noël qui a, un moment, supprimé le sapin de la Grand Place et débaptisé le « marché de Noël » en « Plaisirs d’hiver ». Ce laïcard, qui cumule toutes les tares de son idéologie abjecte, est un islamophile délirant, prouvant ici les thèses de certains historiens qui parlent d’une alliance pluriséculaire entre puritains anglo-saxons (et hollandais), laïcards maçonniques français et fondamentalistes hanbalites/wahhabites, dont le dénominateur commun est une haine profonde et viscérale de la culture populaire, de l’humanisme classique, de la culture gréco-latine, de la musique européenne et des arts plastiques. L’avocat et sénateur flamand Hugo Coveliers dépose plainte au nom de Ulfkotte contre l’interdiction par l’innommable Thielemans (aujourd’hui dégommé par ses propres copains qui ne valent guère mieux que lui !). Le 30 août 2007, cette plainte est déclarée irrecevable par les tribunaux de Bruxelles, donnant ainsi la preuve que cette magistraille dévoyée est liée aux services d’Outre-Atlantique, aux cénacles laïcards occultes et à la pègre salafiste.

L’action avortée de Pax Europa nous permet aujourd’hui de montrer quelles collusions infâmes structurent les institutions du royaume qui, par ce fait même, sombre lamentablement dans l’impolitisme, donc implose et se dissout. Une semaine avant le décès du Dr. Ulfkotte, les journaleux de cette gazette merdique qu’est le Soir, flanqués de quelques sbires de la Radio-Télévision francophone belge et de sociologues abscons avaient publié les résultats d’une enquête générale sur l’opinion publique en Belgique francophone. Ces raclures sont tombées de haut, faisant ricaner tous les hommes de bien du royaume : 77% des sondés déclaraient que le système belge était bon à jeter, que la démocratie à la belge était une farce, que le pays était gangréné par le salafisme, que les institutions de la sécurité sociale allaient imploser sous les coups du libéralisme, de l’immigration et de l’afflux massif de réfugiés inemployables ; les sondés montraient aussi leur mépris pour les professions médiatiques et juridiques : avocats, magistrats et journalistes sont ouvertement méprisés, considérés comme de la basse engeance. Sans parler du personnel politicien… Le peuple administrait ainsi une gifle retentissante à l’établissement et sanctionnait la faillite d’un barnum politiquement correct qui a coûté des centaines de millions, a déployé des efforts risibles pour faire aimer les salafistes et leurs marottes malsaines et, finalement, n’obtenir que le mépris abyssal des masses. En fait, le peuple belge donnait raison à Ulfkotte sur toute la ligne !

UU-12743520z.jpgTournons-nous maintenant vers deux ouvrages du Dr. Ulfkotte. D’abord, l’ouvrage attaqué tous azimuts par les salafistes et leurs alliés, les « foies jaunes ». Il est intitulé Der Krieg in unseren Städten – Wie radikale Islamisten Deutschland unterwandern (« La guerre en nos villes – Comment les islamistes radicaux minent l’Allemagne»), publié en 2003. L’ouvrage démontrait que les réseaux caritatifs salafistes masquaient des financements occultes, pratiquaient le blanchiment d’argent. Ulfkotte accusait principalement les Frères musulmans et le mouvement turc Milli Görüs (qui fut débouté quand il porta plainte contre le livre). Ces réseaux caritatifs, affirmait Ulfkotte, étaient liés à la criminalité organisée. Il déplorait l’inaction de l’Etat allemand, comme nous pouvons déplorer l’inaction des Etats néerlandais, belge et français. Le livre consacré à la nature mercenaire du journalisme allemand, Gekaufte Journalisten – Wie Politiker, Geheimdienste und Hochfinanz Deutschlands Massenmedien lenken (= « Journalistes achetés – Comment le monde politique, les services secrets et la haute finance d’Allemagne manipulent les mass médias ») a été publié en 2014. Il démontre que quasi la totalité des journalistes allemands  écrivent sous la dictée de l’ Atlantik-Brücke (« Le pont atlantique », un service dirigé au départ par un ancien de la CIA, spécialiste dans l’organisation de putschs, notamment en Iran, avec l’affaire Mossadegh, et au Chili), de la Commission Trilatérale, de l’American Council on Germany, de l’Aspen Institute, etc. Les articles sont écrits par le personnel de ces officines et paraissent sous la signature de célèbres journalistes allemands, à peine arrangés. Après avoir lu ce livre, écrit son éditeur Kopp, le lecteur ne regardera plus jamais les journaux allemands du même œil, le téléspectateur éteindra son poste et finira par ne plus rien croire de ce qui lui est dit. Ulfkotte concluait que le lavage des cerveaux, but de l’occupation américaine, était complet. Toute voix dissonante était traitée de néonazie, de fasciste ou, plus récemment, de « complotiste ». Le Dr. Ulfkotte n’a pas échappé, ces quelques dernières années, à cette litanie d’insultes, alors que ses origines idéologiques ne se situent nullement dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’extrême-droite », alors que sa démarche est éminemment démocratique dans le sens où elle s’insurge contre toute menée occulte, contre toutes les entorses à la transparence. Il est vrai que Carl Schmitt, dans une perspective nettement plus engagée dans un univers mental ultraréactionnaire et catholique, s’insurgeait aussi contre la dissimulation et les intrigues en coulisses. Il voulait la visibilité totale.

UU-Livre-6a93c.jpgMalgré la pertinence des enquêtes d’Ulfkotte et donc leur « incorrection politique » dans un monde orchestré par des cénacles (financiers, stratégiques ou salafistes), pariant sur l’occultation totale de leurs démarches, ses livres étaient toujours mis en exergue par Der Spiegel qui signalait leurs tirages phénoménaux. Cela n’a pas empêché cet hebdomadaire de Hambourg de rédiger une notice nécrologique insultante sur ce militant en faveur de la transparence absolue, décédé le 13 janvier 2017. Un homme qui a travaillé jusqu’à son dernier souffle pour que triomphent nos libertés concrètes, sans compter ses efforts. Il faut continuer son combat. Que chacun d’entre nous y participe.  A sa manière, à son rythme mais sans relâche aucune !

 

samedi, 14 janvier 2017

Hugo Chávez, itinéraire d’un révolutionnaire

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Hugo Chávez, itinéraire d’un révolutionnaire

Projection-débat avec Vincent Lapierre à Toulouse

L’équipe d’E&R Midi-Pyrénées accueillera Vincent Lapierre le dimanche 22 janvier 2017 à 15h pour la projection du film Hugo Chávez – Itinéraire d’un révolutionnaire.

Ce film produit par Kontre Kulture a été réalisé par le journaliste d’E&R et Stéphane Condillac, à leur retour des funérailles d’Hugo Chávez à Caracas.

La diffusion sera suivie d’une rencontre avec Vincent Lapierre et d’une séance de questions-réponses avec le public.

Réservations : documentaire.toulouse.lapierre@gmail.com 

Entrée : 5 euros.

L’adresse exacte de la projection sera communiquée la veille.

L’Union Européenne à la croisée des chemins

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L’Union Européenne à la croisée des chemins

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

L’Union Européenne a été fort malmenée ces dernières années avec la crise de la dette grecque, et les menaces d’une crise semblable au Portugal ou en Italie, qui a abouti à une dure remise en cause de l’euro comme monnaie et de l’Union comme construction politique ou plutôt comme ébauche d’une telle construction. Les Européens sont nombreux à être déçus d’un processus qu’on leur avait présenté non seulement comme conforme à leurs intérêts mais même comme salutaire. Ils ne sont pourtant pas plus convaincus de la pertinence du cadre national traditionnel et de ses institutions. La défiance du politique est totale et à tous les niveaux.

Le Brexit au Royaume-Uni témoigne de ce double rejet. Rejet de l’Union Européenne qui cristallise sur elle toutes les déceptions et les rancœurs, toutes les colères pour une institution peu transparente, qui prend systématiquement les peuples à rebrousse-poil, dirigée par des hommes politiques choisis par les chefs d’état et de gouvernement pour leur médiocrité, convaincus ainsi qu’ils ne leur feront aucune concurrence. Généralement il s’agit d’hommes politiques nationaux dont leurs citoyens ne veulent plus et qui sont ainsi recasés par leurs amis encore au pouvoir à la présidence de l’UE (Tusk après Van Rompuy), à la présidence de la commission (Juncker) ou du parlement européen (Schulz).

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Mais le Brexit, tout comme le non au référendum institutionnel italien organisé par Matteo Renzi, est surtout un non à la classe politique britannique, qui y était opposé, à l’exception de quelques conservateurs, de quelques gauchistes et des souverainistes de UKIP. C’est donc avant tout le rejet de David Cameron avant tout plus que de l’Union Européenne ou encore de l’idée européenne, même dévoyée. Quoi qu’il en soit, la victoire du Brexit et le départ annoncé du Royaume-Uni sont un coup de poignard donné dans le dos de l’UE. Après le désaveu de 2005 concernant le Traité (Pseudo-)Constitutionnel (Pseudo-)Européen avec le double rejet français puis néerlandais, le Brexit en rajoute uneCOUCHE. A chaque fois que la question de l’Europe est posée aux peuples, ils expriment un clair désaveu envers ceux qui la leur posent, même si les raisons du rejet sont variées et parfois contradictoires.

L’Islande de la même façon a renoncé à rejoindre l’Union Européenne après avoir réussi à surmonter sa crise économique interne. Et la Suisse a fait savoir clairement que son adhésion éventuelle était repoussée aux calendes grecques. L’UE ne fait plus vibrer, même pas l’Ukraine qui prétend vouloir la rejoindre afin de se distancer de son voisin russe. Depuis 2002 et l’introduction de l’euro, l’UE n’a plus connu la moindre avancée significative. Or ce statu quo est mortifère car l’Union n’a aucun moyen de rehausser son prestige aux yeux des peuples, n’ayant pas le véritable pouvoir politique. Elle n’en a certes aucune intention puisque ses dirigeants actuels ne sont que le relai des politiques nationales et notamment d’Angela Merkel.

La crise des migrants, dans laquelle la chancelière allemande a une responsabilité entière, ayant choisi d’encourager l’appel d’air par un laxisme officialisé, sans se soucier le moins du monde des conséquences sur les autres pays européens comme sur son propre peuple, s’est ajoutée à cette défiance. En clair, les deux principales avancées de l’Union Européenne, la libre circulation à l’intérieur des frontières (Schengen) et la monnaie unique (Euro), sont contestées radicalement, accusées de la ruine des nations et de l’Europe.

Les dirigeants de l’actuelle Union Européenne préconisent le maintien de l’acquis en renonçant à toute avancée dans un tel contexte. Tout au plus concèdent-ils qu’il faudrait faire progresser l’Europe de la défense, ce qui est impossible en restant dans le cadre de l’OTAN. Vis-à-vis de la Russie, l’UE a eu tort sur toute la ligne et c’est Trump et Trump seulement qui va peut-être permettre de se la concilier à nouveau, alors que nos dirigeants ont osé sanctionner Moscou pour avoir révisé à la marge des frontières artificielles nées de l’ancienne Union Soviétique. Or ce statu quo est mortifère.

En effet l’euro et Schengen impliquent pour réussir d’être pilotés par un véritable Etat européen. En effet, on n’a jamais connu dans l’histoire une entité politique dotée d’une monnaie et de frontières mais sans Etat. Or l’Union Européenne n’est pas un Etat mais une organisation associative entre Etats souverains par le biais de traités signés les liant entre eux. Ceux qui dénoncent une Europe fédérale en gestation mentent consciemment ou inconsciemment. L’UE n’est pas un Etat, mais une Europe des Etats, notion qui au final n’est pas si éloignée de celle d’Europe des nations.

Alors bien sûr par facilité certains veulent jeter le bébé avec l’eau du bain et revenir à une souveraineté nationale intégrale. La démagogie peut payer mais ne sauve pas les peuples qu’elle séduit parfois. On prête à l’euro une nocivité excessive sans voir que les dettes nationales et notamment celles de la France ont des causes autres, comme le coût excessif de l’immigration post-coloniale ou un étatisme forcené. On accuse Schengen de tous les maux alors que le laxisme aux frontières est dû à des gouvernements de « gauche » et que l’appel d’air est généré par des constitutions nationales qui refusent de distinguer citoyens et non-citoyens en matière de droits sociaux.

Ce n’est pas en revenant en arrière, au prix d’un coût exorbitant, que nous trouverons les réponses aux maux qui rongent l’Europe alors que ceux-ci, qui nous sont communs, nécessite une action au niveau continental. Nous sommes donc à la croisée des chemins. Le retour en arrière n’aurait que des conséquences dommageables et ne changerait rien à la décadence profonde de nos sociétés. A noter que le Brexit concerne un pays qui n’avait pas l’euro et qui n’était pas dans Schengen, mais qui partageait les mêmes objectifs économiques que ses partenaires.

Les souverainistes nous expliquent que le seul remède que leur opposent les prétendus européistes serait le « plus d’Europe », nous invitant à considérer tout renforcement de la construction européenne, même si celui-ci permettait de remédier aux carences de l’actuelle UE, comme une accélération de la maladie. Mais ceux qui parlent de « plus d’Europe » eux-mêmes ne sont pas sincères et ne disent surtout pas ce que cela signifie. Aucun des partisans officiels de l’UE ne défend vraiment l’Europe. Ce sont des mondialistes revendiqués, qui font les yeux de Chimène à tout ce qui nuit concrètement aux Européens, qui sont à la botte des USA et ne rêvent que d’un islam européen et d’un multiculturalisme généralisé.

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La construction européenne ne doit pas seulement être renforcée, mais sur les bonnes bases, n’en déplaise aux eurosceptiques, mais surtout elle doit être radicalement réorientée avec en vue la résolution concrète de ce que les Européens dénoncent et dont ils expriment le rejet par le vote populiste. Si le FN progresse, c’est pour de bonnes raisons, même s’il n’est pas le bon vecteur d’expression de la colère populaire, puisqu’au final ce vote ne change rien à la situation et même l’aggrave, en renforçant le déni des dirigeants quant au péril migratoire de peur d’être associé symboliquement à « l’extrême-droite ».


Pour que l’Union Européenne soit à nouveau populaire et ait les moyens de s’élargir à l’échelle du continent, avec en phase finale l’intégration de la Russie, qui devrait être l’objectif de tous les vrais Européens, elle doit oser s’emparer des thèmes laissés aux populistes par lâcheté. Elle doit oser enfin se doter du contenu identitaire qu’elle se refuse à assumer, et prendre la défense des Européens indigènes. Son patriotisme européen ne doit pas s’inspirer de Habermas mais de Fichte. Nous prônons un « discours à la nation européenne » n’hésitant pas à dénoncer la dénatalité des populations européennes et la submersion migratoire dont elles sont victimes à petit feu. En clair, que l’Union Européenne, cette fois dotée de vrais chefs qui en émergeront à la faveur des élections européennes, prenne son destin en main et s’assume comme la première puissance mondiale qu’elle est en réalité, au mépris de tout esprit de repentance ou de soumission à un « politiquement correct » mortifère.

Au supranationalisme factice des prétendus européistes de Bruxelles, qui désarme l’Europe contre ceux qui la menacent et la frappent en son cœur même, nous devons opposer non le nationalisme classique des eurosceptiques, incapables de voir que les enjeux sont désormais continentaux et que leur cadre étriqué est devenu impotent, s’il n’est pas profondément vicié, mais un supernationalisme européen, un identitarisme continental clairement assumé. Ainsi, nous enlèverons aux populistes toute raison d’exister en reprenant à notre compte la colère populaire justifiée et en la détournant vers une vraie solution politique et non vers des nostalgies incapacitantes, ambiguës qui plus est quant à l’attitude à tenir face au « grand remplacement », avec la dérive actuelle du FN en faveur d’un « nationalisme » multiculturalisé à l’américaine.

L’Union Européenne veut redevenir populaire ? Qu’elle change ses têtes et son idéologie dominante. Qu’elle se réconcilie avec la Russie. Qu’elle se réconcilie surtout avec les Européens en osant remettre en cause les dogmes mondialistes. Nous l’aiderons à faire ce virage à 180° qui est le seul capable de préserver l’acquis communautaire tout en remettant en cause les idées folles qui prévalent actuellement, tant à Bruxelles qu’à Paris ou à Berlin.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

jeudi, 12 janvier 2017

Le grand retour du protectionnisme

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Le grand retour du protectionnisme

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

"Un vent glacial souffle sur le libre-échange", s'inquiète la RTS. Bigre! Le commerce mondial s'est-il effondré? Les marchandises pourrissent-elles au soleil face à des douaniers intraitables? Les commandes par Internet ne passent plus? Les gens sont-ils cloisonnés dans des frontières nationales devenues hermétiques à toute circulation de personnes?

Nous n'en sommes pas là. Un rapide souvenir de la douane de Bardonnex - guère plus qu'un dos d'âne à l'heure actuelle - permet de dissiper le cauchemar. Mais le libre-échange affronte bel et bien des vents contraires, comme s'en émeut ensuite Charles Wyplosz dans une longue interview consécutive au sujet.

L'accélération du monde

Mais le débat est piégé. Même le terme de libre-échange est galvaudé. Initialement, il représentait la libre circulation des marchandises, c'est-à-dire le commerce transfrontalier. Sur cette base historique légitime et paisible du commerce entre sociétés humaines, les apôtres de la disparition des états-nations l'ont étendu à celle des capitaux, des services, des personnes. À une échelle quasiment atomique, tout est devenu équivalent à tout et réciproquement. La rentabilité horaire de l'ouvrier qualifié, qu'il s'éreinte en Inde ou au Brésil. Le prix livré de la tonne d'acier, coulée en France ou en Chine. Le rendement d'un placement dans une compagnie américaine ou japonaise.

Certains se savent hors-course et en conçoivent de l'amertume. D'autres se réjouissent d'être les vainqueurs d'aujourd'hui tout en s'inquiétant de le rester demain. La migration des affaires est source d'incertitude. Entre deux crises financières la turbine économique tourne en surrégime, créant autant de vagues de protestation dans son sillage. Les médias s'attardent avec complaisance sur les groupuscules de casseurs communistes en maraude dans les centres-villes, mais les perdants de la mondialisation sont ailleurs, et bien réels. Les paysans au mode de vie ancestral, les salariés sans qualification, les entrepreneurs prisonniers de législations absurdes ou de la corruption des autorités, les working poors écrasés par l'effet des taxes sur le coût de la vie. Ils ne font pas la une des journaux. Les rares fois où ils sont évoqués, c'est pour donner la parole aux politiciens responsables de leur malheur.

Au capitalisme apatride et fier de l'être s'oppose un courant conservateur rejetant la réduction de l'homme à un agent économique. L'homme n'est pas aussi volage que le capital qui l'emploie ni les produits qu'il conçoit. Il s'inscrit dans une culture, une famille, un héritage, des valeurs. Il ne les sacrifie que rarement au nom de sa prospérité matérielle.

Les libéraux désarmés

Cet aspect du débat sème le trouble au sein des libéraux. Ils ratent le sujet en ne se concentrant trop souvent que sur sa seule dimension économique. Or, chacun n'a pas les ressources, la volonté ou même l'ouverture d'esprit pour se conformer à la nouvelle donne - et encore moins celles de changer son propre pays ou de le quitter. Comme le dit un sage, "Si vous vous affairez à calmer les plaintes d'un affamé en lui expliquant le recul de la faim dans le monde, vous réussirez juste à le rendre furieux."

Les théoriciens libéraux du passé ont apporté des solutions économiques à un monde dans lequel ces problèmes ne se posaient pas. Les délocalisations brutales, les revendications communautaristes, l'assaut migratoire sur les systèmes sociaux n'existaient pas à l'époque de Frédéric Bastiat. Ils sont absents de ses raisonnements élégants mais bien présents de nos jours.

Les libéraux se retrouvent privés d'arguments, ne sachant souvent articuler que des réponses économiques à des problèmes sociaux. Les postulats de base de l'humain libéral doué de raison sont battus en brèche par l'obscurantisme, le prosélytisme, le communautarisme. Face à ces comportements, les libéraux se contentent souvent de prôner la tolérance la plus absolue en fermant les yeux sur l'usage qui en est fait pour détruire la société hôte. Comment s'étonner que le libéralisme perde en influence?

Le protectionnisme, ce vieux compagnon de route

L'inanité économique du protectionnisme a été maintes fois démontrée, il faut le répéter. L'explication est fort simple: les taxes ne sont jamais payées par les producteurs mais in fine par les consommateurs locaux. Les prix surfaits dont ils s'acquittent les prive d'argent pour d'autres activités, d'autres consommations. Les habitants "protégés" par le protectionnisme s'appauvrissent.

En revanche, et c'est aussi avéré, le protectionnisme permet la survie d'entreprises locales qui ne seraient pas économiquement rentables sinon, et avec elles les emplois et les impôts que payent leurs salariés au lieu de les faire pointer au chômage.

Le score entre libre-échange et protectionnisme n'est donc pas si net qu'il y paraît. De nombreux pays comme la Suisse ou le Japon ont d'ailleurs atteint de hauts niveaux de prospérité tout en étant très protectionnistes sur de nombreuses catégories de marchandises, comme les produits alimentaires.

Bien qu'on annonce aujourd'hui son retour, le protectionnisme n'est jamais vraiment parti de nos contrées ; sous les assauts de l'OMC, il s'est déguisé en "normes de qualité" et autres certifications nécessaires à l'importation, l'objectif étant toujours de barrer la route aux produits fabriqués à l'étranger. Dans les mœurs, il est resté fortement ancré sous le prétexte de "consommer local" et "de saison", peu importe la compétitivité des denrées étrangères sur les étals. Même des gouvernements modernes se sont lancés sans vergogne dans le "patriotisme économique".

Les autres aspects du libre-échange moderne ne sont pas en reste: les populations sont violemment hostiles à la concurrence transfrontalière des services. Diverses affaires d'imposition impliquant de grandes entreprises ont éclairé sous un jour négatif l'optimisation fiscale, pour légale soit-elle. Enfin, la crise migratoire européenne a détruit pour de bon toute illusion d'une prospérité basée sur une immigration incontrôlée, au point que plus personne de sérieux n'ose la plaider. Il y a effectivement un mouvement de balancier.

Retour sous les projecteurs

Aujourd'hui, l'élection d'un candidat ouvertement protectionniste comme Donald Trump à la tête d'un pays comme les États-Unis libère aussi la parole sur cet aspect: le bon vieux protectionnisme ressort du bois. Est-ce une mauvaise chose? "Oui", crieront en chœur tous les libéraux. Mais la réponse ne jaillit-elle pas un peu trop vite?

Posons le problème. On le sait, à niveau de prélèvement égal, certains impôts sont plus destructeurs que d'autres, plus nuisibles à l'activité économique en quelque sorte. Qu'en est-il du protectionnisme? Après tout, en quoi un milliard soutiré aux consommateurs à travers des taxes douanières serait pire, ou meilleur, qu'un milliard soutiré aux consommateurs à travers la TVA? L'impôt sur le revenu? Les droits de succession?

Si on élimine le sophisme de base qui a tant servi le protectionnisme en acceptant de l'appeler pour ce qu'il est - un impôt - en quoi ce prélèvement serait-il plus grave que n'importe laquelle des myriades de taxes directes et indirectes que les consommateurs sont appelés à payer dès qu'ils achètent quelque chose? Voilà un thème de recherche passionnant, et bien peu défriché.

Aux États-Unis, Donald Trump promet de baisser les impôts des personnes physiques et morales mais aussi sans doute d'instaurer des taxes d'importation. La combinaison de ces deux changements pourrait durablement changer la physionomie de l'économie américaine sans modifier fondamentalement le niveau des recettes de l'État. L'expérience revêt donc un intérêt colossal pour le monde entier. Son slogan de campagne Make America Great Again dépendra largement de la réussite ou de l'échec de cette réforme fiscale.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 10 janvier 2017

mercredi, 11 janvier 2017

Paranoïa anti-russe et théories du complot

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Paranoïa anti-russe et théories du complot

David l’Epée
Philosophe, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

Nous assistons depuis quelques mois – mais cela va en s’intensifiant depuis quelques semaines – à une vaste offensive médiatique contre la Russie, suspectée d’ingérence dans les affaires intérieures de certains pays occidentaux. Entre accusations de piratage informatique (comme dans l’affaire de la révélation des courriels privés d’Hillary Clinton) et de tentatives d’influer dans diverses campagnes électorales (présidentielles américaines, primaires de la droite française, etc.), les charges contre la Russie s’accumulent et font monter les tensions. Or, il s’avère que ces soupçons reposent souvent sur des éléments très minces, voire inexistants, et que dans le cas d’influences qui pourraient s’avérer vraies (dans le sens où, théoriquement, elles pourraient avoir lieu), comme celles que seraient effectivement susceptibles d’exercer sur une frange des opinions publiques occidentales certaines agences de presse russes et autres médias en ligne ayant pris le parti de Moscou, il n’y a pas matière à scandale : en effet, elles n’outrepassent pas le domaine de la légalité, ne ressortissent en aucun cas d’actes de guerre et s’inscrivent tout simplement dans le cadre ordinaire de la liberté d’expression et de communication des informations et des idées.

Or malgré cette observation qui paraît assez évidente – les faits litigieux reprochés à la Russie ne sont pas avérés tandis les faits avérés, eux, ne sont pas litigieux – un grand nombre de médias se sont lancés sans la moindre hésitation dans cette nouvelle croisade, qui pose le double problème de faire abstraction de la situation réelle et d’être potentiellement dangereuse pour tout le monde. C’est notamment, en Suisse romande, le cas du Temps qui, comme j’ai eu l’occasion d’en parler dans un article précédent [ http://lesobservateurs.ch/2016/12/01/medias-trump-retour-... ], avait publié le 26 novembre dernier un éditorial (rédigé par Sylvain Besson) qui, par ses outrances, ressemblait à une déclaration de guerre, dénonçant « une offensive subtile [de la Russie] sur le front immatériel de la propagande et de la désinformation » et saluant la décision du Parlement européen qui, quelques jours auparavant, avait voté une résolution condamnant la propagande russe, qui se trouvait mise sur le même plan que la propagande de l’Etat islamique. Le quotidien parvenait, en quelques paragraphes, à dénoncer des théories du complot que véhiculeraient certains médias russes à destination du public occidental et à produire lui-même une théorie qu’il faut bien appeler conspirationniste puisque le complot dénoncé ne reposait sur aucune preuve concrète…

Cet éditorial, et d’autres articles du même tonneau l’accompagnant, appelait nécessairement une réaction. Elle s’est exprimée le 6 décembre, Le Temps publiant ce jour-là une lettre d’Irina Dedkova, attachée de presse du consulat général de Russie à Genève. Celle-ci, offensée par les allégations paranoïaques et passablement complotistes dont nous venons de parler, a répondu ceci : « Au lieu de propager la russophobie dans les médias, il faudrait peut-être chercher les causes de l’insécurité actuelle en Europe dans les conditions de vie extrêmement précaires et difficiles auxquelles sont confrontées les populations d’Afghanistan, de Libye, d’Irak. […] L’Europe a déjà subi des attaques terroristes sur son territoire, la Suisse en a heureusement été épargnée. Il faut enfin comprendre que les terroristes n’arrêteront pas leurs actes abominables tant qu’ils ne seront pas combattus sur le terrain et tant que cette ambiguïté de la part des Occidentaux continuera. […] L’éditorial du 26 novembre prétend que “le mensonge et la désinformation viennent de Russie” et que c’est l’Occident qui détient le monopole de la “vérité”. Est-ce vraiment le choix engagé et assumé de la rédaction ? L’objectivité et l’analyse sans parti pris sont alors à chercher ailleurs que dans les pages du Temps. » On pourrait ajouter qu’il y a quelque chose d’extrêmement indélicat de la part du Parlement européen à renvoyer dos à dos Daech et la Russie, lorsque l’on sait le rôle que cette dernière a joué ces derniers temps dans la lutte contre le terrorisme islamiste sur le front syrien. Les amis bruxellois de l’Alliance atlantique ont-ils vraiment, dans cette guerre-là et après le désolant constat d’échec de leurs alliés, des leçons à donner à Poutine ?

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Cette petite mise au point ne sera toutefois pas d’une grande utilité pour la suite car Le Temps va continuer à déployer, semaine après semaine, les éléments de langage de ce nouveau feuilleton (qu’on pourrait intituler Russia-bashing) qui constitue désormais un rendez-vous incontournable dans les pages de ce quotidien – et de bien d’autres. C’est le cas par exemple de l’édition du 28 décembre, dans laquelle on peut lire un article explicitement intitulé Désinformation : l’offensive russe. On nous y entretient de la doctrine Gerasimov, une stratégie russe qui recourrait à des vecteurs de contre-information pour mener contre l’Occident un assaut sournois relevant de la guerre asymétrique. On peut y lire ceci : « Selon Keir Giles, auteur d’une étude sur le sujet, l’objectif n’est plus, comme du temps de l’Union soviétique, de vendre un modèle, mais de “saper la notion de vérité objective et la possibilité même de faire du journalisme”. Il s’agit “d’affaiblir l’immunité morale face à la propagande” ainsi que de “réduire la confiance dans les sources du savoir” des sociétés occidentales. »

Il est tout à fait possible que cette stratégie russe existe et qu’elle procède de cette manière dans le cadre de la nouvelle guerre froide à laquelle nous assistons, mais nous devrions, avant de monter sur nos grands chevaux, nous poser quelques questions toutes simples : qui, aujourd’hui, et bien mieux que tous les cyber-moujiks réunis, est parvenu à remplir les mêmes objectifs ? Qui s’acharne chaque jour à « saper la notion de vérité objective », à « réduire la confiance dans les sources du savoir » de nos sociétés et à détruire « la possibilité même de faire du journalisme » ? Qui sinon les journalistes eux-mêmes, les représentants de ces mêmes médias qui se plaignent maintenant d’être discrédités et de perdre des lecteurs ? Mais de ce côté-là, on n’assistera jamais à aucune remise en question, la responsabilité de la crise des médias traditionnels sera toujours attribuée à un élément extérieur : la Russie, internet, la presse dissidente, les réseaux sociaux ou que sais-je encore. L’auteur de l’article ne doute pas une seconde de la supériorité morale qu’il pense avoir sur ses confrères russes puisqu’il écrit, avec un aplomb qui laisse songeur : « Le risque est de tomber dans le piège d’une contre-propagande, ce qui reviendrait pour les Européens à renier leurs propres valeurs. » Nos propres valeurs ? Mais où sont-elles nos valeurs, dans le travail de réécriture permanent effectué par nos médias, dans l’opération quotidienne de manipulation, de déformation, de censure et – lâchons le mot – de propagande ? Pensez-vous vraiment, chers journalistes suisses, avoir les mains plus blanches que les petits télégraphes du Kremlin ?...

Interrogé sur ce sujet en conclusion de cet article, Jakub Janda, chercheur à l’Institut Valeurs européennes de Prague, « centre de recherche indépendant pro-européen et atlantiste » (sic !), croit voir l’empreinte russe dans plusieurs élections passées ou à venir sur le continent européen. Au journaliste qui lui demande si Poutine risque de mettre son grain de sel dans les élections présidentielles françaises, il répond : « Il n’y aura pas d’interférence directe dans le processus électoral. C’est inutile. Que ce soit Marine Le Pen ou François Fillon qui l’emporte, Moscou est de toutes façons gagnant. » Traduction : quoiqu’il arrive désormais, on fera toujours porter le chapeau à Poutine.

Il est également dommage qu’un hebdomadaire comme Causeur, connu pour penser en dehors des clous, sacrifie dans son numéro de décembre à cette même paranoïa avec un article de Philippe Raynaud intitulé Les équivoques de la primaire dans lequel on peut lire : « Les Français de droite ont cru voter pour un gaulliste, ils se sont engagés dans la voie de la collaboration avec une puissance impériale qui s’appuie sur des relais internationaux très actifs et dont rien ne permet de croire que ses ambitions soient compatibles avec les intérêts français. » A qui cet épouvantail est-il censé faire peur ? Il y a de très bonnes raisons de s’en prendre à François Fillon, candidat de la rigueur néolibérale et de la destruction programmée des conquêtes sociales françaises, mais il y en a aussi de très mauvaises, et lui reprocher de n’être pas aussi atlantiste et américano-compatible qu’un Nicolas Sarkozy ressemble finalement moins à un grief qu’à un compliment. Le plus ironique dans l’affaire, c’est qu’on aurait tout à fait pu prononcer la même phrase en 2007 mais pour parler cette fois de Sarkozy et en faisant référence à une autre puissance impériale. Vous souvenez-vous d’avoir entendu beaucoup de journalistes lui faire ce procès-là ?...

Heureusement, tous les médias ne sont pas dupes, certains chroniqueurs savent raison garder et, devant les humeurs va-t-en-guerre de leurs confrères, tentent de ramener les choses à leur juste mesure et de dégonfler quelques baudruches. C’est le cas par exemple de Jack Dion qui, dans le numéro de Marianne du 2 décembre, signe un article assez bien senti titré Pourquoi Poutine les rend tous fous. Il se moque de Libération qui, « voici peu, expliquait que le travail d’influence idéologique de la Russie avait débouché sur le Brexit, le vote des Néerlandais contre un accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine, la victoire de Donald Trump et, bien sûr, la percée de François Fillon, déjà transformé en marionnette de Vladimir Poutine (ça promet !). » Le quotidien bobo n’a toutefois pas été le seul à tomber dans ce panneau car le même jour, « Le Monde publiait une tribune de l’historienne Françoise Thom digne du maccarthysme naguère en vogue aux Etats-Unis. Cette prose vaut le détour car elle dit tout haut ce que suggère mezza voce Le Monde au fil de ses articles. Au terme d’une longue enquête, la dame dénonce “la patiente stratégie de prise de contrôle des élites et des opinions étrangères par le Kremlin”. Si tel était le cas, vu la folie russophobe en vogue jusqu’ici dans les médias, on pourrait en déduire que les fins limiers venus des steppes pour embrigader les esprits sont des nuls. Selon Françoise Thom, qui a dû trop consommer de vodka, la Russie “ne dissimule même plus sa prétention à dicter l’issue des scrutins tenus sur le continent européen”. Bref, si les participants à la primaire de la droite ont voté majoritairement Fillon, c’est sur ordre de Moscou. »

Face à ces supputations délirantes, on trouve une mise au point bienvenue dans la chronique de Jacques Pilet parue dans L’Hebdo du 22 décembre. « Depuis que la Russie se remet lentement de la terrible débâcle qui a suivi son effondrement, écrit-il, depuis qu’elle se reconstruit et veut faire entendre sa voix, la tension Est-Ouest ne cesse de monter. Poutine est devenu le diable. Aucun expert sérieux ne pense pourtant qu’il souhaite déborder de ses frontières. Il n’en a pas les moyens. L’Ukraine était un cas très particulier. » Seulement, aujourd’hui, les élites européennes craignent moins de voir déferler les chars russes sur les grands boulevards des capitales que de subir l’intrusion d’espions ou d’une cinquième colonne mue par une nouvelle propagande… « Que la frousse gagne les autres pays de l’Union européenne, cela paraît irrationnel, explique Jacques Pilet. Le dernier discours de Poutine sur l’état de la Russie était pourtant des plus rassurants à cet égard. Il a eu peu d’écho. Il est piquant de voir le Parlement européen demander des mesures pour contrer la propagande russe vers l’Ouest. Les moyens de Moscou sont plus que limités. Un ou deux sites, une chaine TV. Rien à voir avec la puissante Radio Free Europe, créée en 1951 par la CIA, qui arrose dans toutes les langues l’espace de l’ex-URSS. Si l’on songe au déferlement de la propagande américaine sur toute l’Europe, dans une multitude de formes, ces accusations antirusses apparaissent paranoïaques. » Il fallait en effet que ce soit dit.

Ces théories du complot seraient risibles si elles ne risquaient pas d’aboutir à des impairs diplomatiques graves et à des orientations géopolitiques contre-productives. Je continue de penser, même si rien n’est encore fait, que l’élection de Donald Trump est susceptible d’entrainer, comme effet bénéfique, une réduction des tensions entre les Etats-Unis et la Russie. Il apparaît en effet très probable que l’élection de sa rivale, si elle avait eu lieu, aurait presque immanquablement favorisé la cristallisation d’un climat politique extrêmement hostile et belliqueux à l’issue duquel aurait pu éclater une guerre, et peut-être même une guerre nucléaire, avec toutes les conséquences catastrophiques que l’on peut imaginer. Le pire, sur ce plan-là, a été évité, mais les grands médias occidentaux, dont on connait le sympathie pour le clan Clinton et ce qu’il représentait, semblent tout faire désormais pour saborder Trump dans ses velléités de pacification, comme s’ils voulaient, avant son entrée en fonction, précipiter les choses et rendre la guerre inévitable. Par quels moyens ? En multipliant les provocations et les scandales et en préparant l’opinion publique à l’affrontement qu’ils appellent de leurs vœux. L’anti-poutinisme de nos médias n’est certes pas un phénomène nouveau mais il connaît actuellement une phase d’accélération car il s’agit maintenant, j’insiste sur ce point, d’un véritable feuilleton, d’un sujet d’actualité qui s’est installé durablement et avec une régularité entêtante, dans la plupart des grands titres de presse sous nos latitudes.

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Nous sommes en train d’assister à ce que l’écrivain italien Giulietto Chiesa, ancien député au Parlement européen et ancien correspondant de L’Unita à Moscou, avait anticipé et analysé dans un livre paru il y a quelques mois (avant les élections américaines, avant les derniers événements en Syrie, avant l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara), Russphobie 2.0. Dans ce livre, il prévoyait que la propagande mise en place par l’Occident contre un certain nombre de pays musulmans depuis le 11 septembre 2001 au nom de la guerre contre le terrorisme préfigurait, dans les méthodes comme dans la stratégie, celle qui allait maintenant prendre pour cible la Russie. « L’Occident cherche à couper les ponts pour supprimer toute possibilité de dialogue ! » mettait-il en garde, craignant l’éclatement d’un conflit dont les effets seraient dévastateurs. « L’expansion de l’OTAN le long des frontières de la Russie, observait-il, au nord avec la participation volontaire des pays baltes et de la Pologne, au sud avec l’entrée (de fait) dans l’OTAN de la Géorgie et de l’Ukraine, paraît inexplicable, non seulement à la lumière de la dissolution de Pacte de Varsovie, mais aussi en l’absence totale d’agressivité de la Russie à l’égard de ses voisins. »

Il est impossible de prévoir ce qui arrivera ces prochains mois sur ce front-là mais il ne paraît pas exagéré de penser que les grands médias occidentaux, dans leurs attaques incessantes contre la Russie, répondent à un agenda bien précis dont la guerre pourrait bien être l’objectif et le point d’orgue. Il revient dès lors à la société civile, aux populations, aux opinions publiques, aux citoyens européens que nous sommes de ne pas tomber dans ce piège et de prêter une oreille plus attentive aux discours de paix qu’aux bouteurs de feu.

David L’Epée

mardi, 10 janvier 2017

US Deep State in Deep Trouble

 

US ruling power is in deep trouble because there are growing signs that the mass of citizens are no longer beholden to the supposed authority residing in Washington.

Once the legitimacy of would-be authorities begins to collapse in the eyes of the people, then profound political change is in the offing, as history shows us through countless empires that came and went – often ignominiously.

The so-called American Deep State comprising the military-intelligence apparatus and its operatives in the political and media establishment has put its credibility on the line over allegations of Russian interference in the US elections.

Those allegations are threadbare, indeed baseless, despite concerted, overweening attempts by the Deep State to conjure up something of substance.

The latest high-level intelligence report from the CIA, NSA, FBI and other US spy agencies on alleged Russian cyber hacking may have “wowed” President Barack Obama, various members of Congress and the corporate-controlled news media.

Not so for ordinary Americans. Among rank-and-file citizens, the reaction has been underwhelming, to say the least. And that should be a matter of anxiety for the ruling establishment. If the people can no longer be commanded, then the whole foundation for power begins to erode like a sandcastle.

As a New York Times report put it: “What’s the big deal? asks Trump’s supporters on Russian hacking report”.

Among ordinary voters far removed from the Washington Beltway Bubble the consensus is one of derision towards the once-revered US intelligence community.

“Sore losers”, “sour grapes”, “crybabies” and “absurd” were just some of the disbelieving responses from ordinary folks about claims that Russian agents directed by Russian President Vladimir Putin had tipped the US November election in favor of Donald Trump over Hillary Clinton.

“I don’t believe the [US] intel report,” said one man in Louisiana. “Why is everybody so afraid of Russia? I’m not against Putin.”

Another man, a retired US air force officer, added: “From the parts of the [US intel] report I’ve seen it seems silly.”

President-elect Trump, once again, seems more in tune with the real, pressing concerns of common citizens. He emerged from his so-called “briefing” by US intelligence chiefs last Friday and pointedly refused to join the Washington blowhards accusing Russia of “an act of war”. Trump, in fact, followed up with a comment that it was only a “stupid” person would not want to have good relations with Russia.

This was not the response that the spooks wanted from Trump. The CIA and their surrogates in the Obama administration, Congress and the media were building up the US intel report like a witch-hunt against anyone who dares to dissent from the allegations of Russian cyber interference. Unlike warmongering Congress members such as John McCain and Lyndsey Graham, Trump has not jumped on the bandwagon to demonize Russia.

And the thing is that people beyond the thrall of the Deep State centered in Washington appear to agree with Trump. At a time of immense social challenges from poverty, unemployment, financial indebtedness, deteriorating infrastructure and public services, and so on, a US policy of hostility towards Russia seems like an alien distraction. A contemptible waste of priority and resources, not to say a reckless drumbeat to war between nuclear powers.

The US intelligence agencies, aided by the Obama White House and mainstream media, tried to muster gravitas to play its “Russian card” against Trump. But Trump and the popular sentiment out there are not responding in the deferential manner expected by the spooks.

In fact, despite sensationalist headlines in the mainstream media about “Putin ordering an influence campaign to help Trump win the election”, the US intelligence agencies are now in real danger of being exposed as ridiculous liars.

The collapse of the US establishment has been underway for some time, but lately, the momentum has quickened with the election of Trump and the mainstream media’s penchant for “fake narratives”. Last week the Washington disgraced itself by running a story about Russia hacking into the US electric, a story which was quickly exposed as “fake news”.

On the latest US intel report, as well as Trump and ordinary Americans, many observers from around the world were taken aback by the amateurish dearth of evidence and generally low quality of analysis. Independent cyber security experts, including US-based ones, poured scorn on the claims against Russia.

The US spy agencies claim that they have “supporting evidence” that Russia hacked Hillary Clinton’s emails, but they say, unconvincingly, that they can’t disclose the information in order to protect “sensitive sources and methods”. Such a conjuring trick just makes the US spooks and the subservient news media look even more ridiculous.

A major giveaway was the disproportionately huge focus that the US intelligence report devoted to trying to discredit Russian news media outlets, RT and Sputnik. The report claims that the news services are part of the Kremlin’s “influence campaign” and then cites its own ropey rationale as “evidence” that Russia hacked the US election. If that’s the best that America’s “national security guardians” can come up with then we can be sure their case against Russia is null and void.

There was a time in the American past when shadowy, unelected elites could control society through monopolistic, servile media and servile politicians kowtowing to their supposed authority. There was also a naive belief among people that the secret services were defending the nation’s best interests.

Not anymore alas. People have got wise to the massive manipulation and criminality of such shadowy powers who orchestrate wars and regime changes all around the world for the narrow benefit of elite corporate power. Ordinary Americans pay with their lives and livelihoods for the machinations of the ruling cabal.

The Deep State intel chiefs may have been fawned over by Obama, Congress and the media in their outlandish claims of Russian subversion. But growing numbers of ordinary people in the US and around the world can see through the lies and blatant agenda of hostility towards Russia – an insane hostility that only serves the elite interests of the Deep State.

The once feared, and revered, US Deep State is now facing a deep dilemma and maybe even an existential crisis. For it knows deep down that its erstwhile credibility and authority are shot to pieces.

Down through history, the American rulers got away with their charade of inciting wars and conflicts through false flags and contrived catastrophes: the not-so-secret Japanese attack on Pearl Harbor, the fabricated Gulf of Tonkin incident that escalated the US genocidal war on Vietnam, the dubious 9/11 terror attacks and Iraq’s non-existent weapons of mass destruction, to mention just a few.

This same warmongering American ruling class wants another arms race, Pentagon-pumping Cold War with Russia. But this time they have played a card that is all too evidently blank. The US spooks and their elitist establishment know that Trump, the American people, Russia and the rest of world all know that they have nothing to offer.

No credibility, no morals and no authority, the US Deep State is in deep trouble.

The views expressed in this article are solely those of the author and do not necessarily reflect the official position of Sputnik.

Reprinted from Sputnik News.

lundi, 09 janvier 2017

CIA, le monstre à double face : farces & menaces

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CIA, le monstre à double face : farces & menaces

par Philippe Grasset

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous vous invitons à lire cet article bien documenté de notre estimé confrère Philippe Grasset.

... Effectivement, le texte du 6 janvier de ZeroHedge.com commence par le constat « La farce est complète ». Il s'agit du commentaire d'introduction concernant le rapport de tous les services de renseignement US enfin réunis en une unanimité émouvante, pour faire un rapport dit “authoritative”, rapport décisif, sans appel, dispensant la lumière finale, présenté jeudi au président-partant Obama, – ému aux larmes suppute-t-on, – puis le lendemain au président-élu Trump, et entretemps “fuité” vers divers organes de la presse-Système. Cela fut à ce point que The-Donald piqua une colère aussitôt transmutée en tweet demandant une enquête officielle des commissions ad hoc du Congrès sur cette question...

« I am asking the chairs of the House and Senate committees to investigate top secret intelligence shared with NBC prior to me seeing it », hurle le président-tweet.

Mais là où la farce est vraiment “complète”, c'est dans ce sens que le fameux rapport de 25 pages dont on aura la semaine prochaine une version répandue publiquement, expurgée de ses secrets d'État (sans doute fera-t-elle 32 pages ?), ne contient strictement aucune preuve de ce qui est affirmé, à savoir le “complot russe” et son train. La “farce est vraiment 'complète'”, mais elle n'est plus très drôle ; le ridicule n'est pas vraiment producteur d'humour ou d'ironie, mais plutôt d'un mélange de pathétique, d'agacement et de découragement. Voir défiler tous ces pauvres hères, l'épais Brennan de la CIA en tête, qui tentent encore de vendre leur camelote extrêmement faussaire, et que même les applaudissements nourris de leurs nombreux partisans ne parviennent pas à requinquer, tout cela semble bien nous montrer que la farce, le “complot russe”, commence à lasser.

Pour autant, ne nous désintéressons pas de l'affaire elle-même, du fameux rapport de ces 25 pages qui scintillent de toute l'intelligence des 17 agences de renseignement US mises ensemble.

Enfin, comme on voit ci-dessous, dans la présentation résumée que ZeroHedge.com fait du rapport avant de passer au détail, la CIA et le FBI ont un jugement de “high confidence” (degré élevé de confiance) dans les affirmations du rapport, ce qui signifie que “la grande qualité des informations et/ou la nature du jugement posé rend possible un jugement affirmé. Quoi qu'il en soit, cette classification implique la possibilité que le jugement soit faux”. (Concernant le FBI sur ce point, on constatera de plus en plus clairement la politique fluctuante et insaisissable du Bureau dans cette affaire, répondant à des intérêts, des jugements de rapports de force, qui interdisent de porter un jugement sérieux sur sa position.)

Dans ce même rapport, la NSA intervient pour définir son appréciation de jugement sur l'affaire du “complot russe” par l'expression “moderate confidence”, qui implique “des sources en général crédibles et des informations plausibles, mais de qualité insuffisante et sans corroboration décisive pour permettre un jugement de 'high confidence'”. Bien entendu et d'une façon générale, il n'est pas question de preuves dans ce rapport, il est peu utile d'insister sur une chose déjà tant répétée mais voilà une répétition de plus tout de même et à tout hasard puisque nous sommes dans l'univers de l'IC (Intelligence Community) US “au pays des merveilles”, – IC-Alice si l'on veut...

Le plus remarquable dans ces dernières précisions, c'est l'intervention officielle de la NSA pour la première fois dans cette affaire ; ordre supérieur du président-sortant et divers pressions obligent. Le plus remarquable dans ce “plus remarquable” est que l'agence qui a nécessairement, par sa mission, par ses moyens, etc., toutes les preuves possibles existantes dans ses archives et ses hyper-gigabytes de toutes les écoutes du monde, la NSA donc est celle qui n'a que “moyennement confiance” à la différence des deux autres. C'est une absurdité qui va bien dans l'ensemble bouffe-farce : la NSA étant ce qu'elle est (maîtresse de toutes les communications) et le “complot russe“ affirmée dans le rapport étant fait par le biais de la communication comme l'affirme également le rapport, la NSA est la seule à tout savoir et n'a qu'une alternative de jugement, selon les documents qu'elle a en sa possession : “aucune confiance” (pas de documents-preuves) ou une “confiance absolue” (documents-preuves) dans les affirmations de ce rapport qui portent sur de nombreux points de communication, hacking, cyberguerre, etc. Elle choisit la position intermédiaire (peut-être/peut-être pas), chose impossible pour elle-qui-sait-tout ; est-ce une façon de dire entre les lignes ce qu'elle pense vraiment de tout cela, au risque d'être mal vue dans la partie bouffe-farce (mais who cares ?)...

« The farce is complete.

» One week after a joint FBI/DHS report was released, supposedly meant to prove beyond a reasonable doubt that Russia intervened in the US presidential election, and thus served as a diplomatic basis for Obama's expulsion of 35 diplomats, yet which merely confirmed that a Ukrainian piece of malware which could be purchased by anyone, was responsible for spoofing various email accounts including that of the DNC and John Podesta, moments ago US intelligence agencies released a more “authoritative”, 25-page report, titled "Assessing Russian Activities and Intentions in Recent US Elections", and which not surprisingly only serves to validate the media narrative, by concluding that Russian President Vladimir Putin 'ordered' an effort to influence U.S. presidential election.

» Specifically, the report concludes the following:

» We assess Russian President Vladimir Putin ordered an influence campaign in 2016 aimed at the US presidential election. Russia's goals were to undermine public faith in the US democratic process, denigrate Secretary Clinton, and harm her electability and potential presidency. We further assess Putin and the Russian Government developed a clear preference for President-elect Trump.

» What proof is there? Sadly, again, none. However, as the intelligence agencies state, "We have high confidence in these judgments"... just like they had high confidence that Iraq had weapons of mass destruction.

» And while the report is severely lacking in any evidence, it is rich in judgments, such as the following:

» We assess Russian President Vladimir Putin ordered an influence campaign in 2016 aimed at the US presidential election. Russia's goals were to undermine public faith in the US democratic process, denigrate Secretary Clinton, and harm her electability and potential presidency. We further assess Putin and the Russian Government developed a clear preference for President-elect Trump. We have high confidence in these judgments.

» We also assess Putin and the Russian Government aspired to help President-elect Trump's election chances when possible by discrediting Secretary Clinton and publicly contrasting her unfavorably to him. All three agencies agree with this judgment. 

» At this point a quick detour, because the intel agencies responsible for drafting the report then explain how “confident” they are: “CIA and FBI have high confidence in this judgment; NSA has moderate confidence.”

» What do these distinctions mean?  

» • High confidence generally indicates judgments based on high-quality information, and/or the nature of the issue makes it possible to render a solid judgment. However, high confidence judgments still carry a risk of being wrong.

» • Moderate confidence generally means credibly sourced and plausible information, but not of sufficient quality or corroboration to warrant a higher level of confidence.

» In other words, while not carrying the infamous DHS disclaimer according to which last week's entire joint FBI/DHS report is likely garbage, the US intel agencies admit they may well be “wrong.” »  

• Là-dessus, il faut dire un mot sur la rencontre tant attendue, tant annoncée et commentée par avance de Trump et des principaux chefs de renseignement, les mêmes (ou certains d'entre eux) qui témoignaient jeudi devant le Sénat pour affirmer, – du moins ceux qui avaient été soigneusement sélectionnés dans ce sens, – qu'il y avait bien eu un “complot russe” pour interférer sur les élections présidentielles. Le résultat de cette rencontre se trouve dans un communiqué du président-élu Trump après la rencontre, qui semble l'objet d'une sorte d'étrange compromis si l'on se réfère aux invectives et affirmations furieuses que les uns et les autres échangent depuis plusieurs semaines. La rencontre a été “constructive”, dit Trump, qui ajoute que les tentatives de “hacking”, – il y en a tout le temps, et de très nombreux pays, groupes et personnes privés, précise-t-il, – n'ont eu “absolument aucun effet sur le résultat des élections”. Reprenons ici quelques lignes, pour confirmation, d'une source convenable, soit RT-America :

« Hacking “had absolutely no effect” on the outcome of the 2016 US presidential elections, President-elect Donald Trump has announced following a meeting with intelligence officials.

» Having described his meeting with top representatives of the US intelligence community as “constructive,” Trump said on Friday that no cyber hacking from Russia, China or any other country had affected the vote. “While Russia, China, other countries, outside groups and people are consistently trying to break through the cyber infrastructure of our governmental institutions, businesses and organizations including the Democrat National Committee, there was absolutely no effect on the outcome of the election,” Trump said in his statement. “There was no tampering whatsoever with voting machines,” he added. »

Ainsi tout se passe comme si rien ne s'était vraiment mal passé, ce qui indique que personne n'a voulu un affrontement spectaculaire ni quelque développement décisif que ce soit. Les affirmations de Trump, appuyées ironiquement sur le caractère “constructif” de l'entretien, vont toutes contre la version défendue par le duo Brennan-Clapper (CIA-DNI)... Pour mesurer l'abîme séparant les interlocuteurs de cette rencontre, il suffit de comparer la citation confiante d'Assange qu'a faite Trump mercredi et cet échange McCain-Clapper au Sénat un jour plus tard (« – Croyez-vous qu'on puisse accorder quelque crédibilité que ce soit à cet individu [Assange] compte tenu de la documentation qu'il a fuitée et qui ont mis des vies US en danger ? – De mon point de vue, absolument pas. »)

Cette rencontre en forme de jeu de cache-cache dissimule par conséquent une orientation vers des affrontements beaucoup plus rudes à mesure qu'on s'approche du moment décisif où Trump prendra les commandes, placera aussitôt ses hommes, notamment ceux qui, avec Flynn, n'ont pas besoin que leur nomination soit approuvée par le Congrès, et autorisera des actions concrètes immédiates. Ces choses se préparent dans une atmosphère qui va peu à peu nous éloigner de l'aspect bouffe pour une atmosphère plus proche de la tragédie. Nous avions mentionné cette déclaration le 5 janvier : « Du côté de l'administration Obama, l'attitude de Trump vis-à-vis du renseignement US (de la CIA) est l'objet de commentaires officieux extrêmement durs : « “C'est effrayant”, dit une source citée par le WSJ. “Aucun président n'a jamais défié et diffamé de cette façon la CIA , en espérant pouvoir s'en sortir sans encombres.” »

Cette remarque est commentée par Ricky Twisdale le même 5 janvier sur Russia Insider : « But notably, a statement from one anonymous inteviewee appeared to contain a veiled threat against the President-elect: Intelligence officials told the Journal that they are ultimately disgusted with the President-elect's social media behavior and disapproval of the CIA. “It's appalling,” one official said. “No president has ever taken on the CIA and come out looking good.”

» This is an incredible statement, and one which was obviously made to the WSJ very deliberately and conscientiously, a paper with which the CIA is known to have strong ties. The neocon rebels in the clandestine services are not happy that Donald Trump has publicly called them out for their warmongering Russophobic lies. Now they are sending him a message: “Don't cross us. Or you won't come out good.”

» Read between the lines of that statement and make of it what you will. »

Cela rejoint l'interprétation que donne PhG, le lendemain, de l'intervention du sénateur démocrate Schumer avec Rachel Maddow : « Schumer, vieille ordure de Wall Street, prend l'air finaud et diabolique qui convient pour dire qu'à continuer comme ça, il va lui arriver des problèmes, à Trump (« Let me tell you: You take on the intelligence community — they have six ways from Sunday at getting back at you »). Et Rachel, lesbienne, progressiste-sociétale, autrefois pourfendeuse talentueuse de GW Bush et de ses guerres épouvantables où la CIA tint son rang, qui boit ça comme du petit lait, l'annonce par la vieille ordure que la CIA pourrait régler son compte au président des États-Unis... »

Tout cela, bien des signes annonçant les temps à venir où le bouffe de ces rapports abracadabrantesques sur le “complot russe” vont laisser place à la véritable bataille. « Purge the CIA, they're a threat to the republic », exhorte Justin Raimondo sur Antiwar.com ce 7 janvier. Il est vrai que l'on approche du point où les duels à fleurets mouchetés de communication ne suffisent plus à régler les débats du jour et, dès lors que l'autotrité changera, il faudra en venir à l'affrontement ouvert, celui où les comptes se règlent et où le bouffe le cède à la tragédie.

L'article original se trouve dans http://www.dedefensa.org/article/cia-le-monstre-a-double-face-farces-menaces

Trump, la CIA et le FBI

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Trump, la CIA et le FBI

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Autant que l'on sache, Donald Trump paraît décidé à s'attaquer ouvertement aux pouvoirs acquis depuis des décennies par la CIA, le FBI et quelques autres agences de renseignement sur la vie politique américaine et le monde en général.
 
Selon le Wall Street Journal, http://www.wsj.com/articles/lawmakers-officials-frown-on-... Donald Trump, avant même d'être officiellement confirmé comme Président, réfléchit avec quelques conseillers bien informés sur la possibilité d'amoindrir l'influence de ces agences. Ceci supposerait une restructuration du cœur de l'espionnage américain, l'Office of the Director of National Intelligence ou ODNI (https://www.dni.gov/index.php) qui regroupe et coordonne les 17 principales agences de renseignement. Trump affirme qu'elles sont manipulées et politisées.

Il avait ouvert la voie lui-même lorsqu'il avait accusé la CIA, avec apparemment un certain soutien du FBI, d'avoir prétendu que la publication des emails du serveur d'Hillary Clinton avait contribué à son succès électoral, ceci avec le soutien de la Russie. Dans un de ses désormais célèbres tweets, il avait évoqué le fait que selon Julian Assange, un enfant de 14 ans aurait pu hacker les serveurs de Podesta et du Comité électoral de soutien à la candidature Clinton. Ceci tellement ces serveurs étaient mal protégés. Le piratage, a-t-il affirmé, ne venait pas nécessairement de Moscou.

Les représentants américains au Congrès et au Sénat, dont le sénateur Lindsey Graham, ont riposté que s'ils devaient choisir entre la version d'un « criminel «  tel qu'Assange et les affirmations des 17 agences de renseignement dédiées à la défense de l'Amérique, le choix serait vite fait. Cela signifiait en fait qu'ils accusaient implicitement Donald Trump de vouloir détruire l'Amérique, avec l'aide évidemment de Vladimir Poutine.

Barack Obama, pour contrer les soupçons de Donald Trump, avait demandé à ces agences un rapport détaillé sur ce piratage. Celui-ci n'a pas encore pu être produit. La chose est surprenante quand on connait leurs capacités à espionner l'ensemble de échanges numériques. Rappelons, sans nous donner plus d'importance que nous en avons, que la NSA classera dans ses immenses serveurs le présent article dès qu'il sera mis en ligne.

Donald Trump a accepté de rencontrer le 06/01 les directeurs de la CIA et du FBI afin que ceux-ci lui communiquent les grandes lignes de leur rapport. Mais il a déjà suggéré que si ce rapport était si long à établir, c'était parce qu'il fallait monter tout un cas permettant d'accuser la Russie.

Trump est-il fou ?

La plupart des commentateurs se demandent si Trump n'est pas quelque peu insensé en décidant d'affronter le cœur du renseignement et de la décision politique américains. Si véritablement il est décidé à le faire - ce dont on peut toujours douter en dénonçant beaucoup de gesticulation dans ces échanges - il devra disposer de nombreux appuis. Ses récents choix peuvent rassurer à cet égard: le Général Mikhail Flynn comme chef du Conseil de sécurité nationale (National Security Council ou NSC) et le Général James Mattis comme Secrétaire à la Défense. Tous deux sont des « insiders » provenant du cœur du Système et sont très appréciés par une grande majorité de ceux qu'ils auront à commander.

Cependant, il serait naïf de croire qu'un « outsider » comme Trump, fut-il pétri d'audace et de confiance en lui, puisse réussir, même avec quelques appuis, à modifier le bastion de l'américanisme, ceci avec ou sans l'aide de Vladimir Poutine. Nous avons déjà évoqué ici l'hypothèse selon laquelle Donald Trump aurait en fait été créé et serait soutenu par une partie du Système américaniste. Il s'agirait de ceux persuadés que des enjeux bien plus nombreux s'offriraient dans ce que l'on pourrait nommer la réconciliation avec l'Eurasie et toute la partie d'un monde multipolaire que délibérément ou par sottise les précédentes présidences américaines avaient décidé d'affronter afin de mieux les coloniser.

Même lorsque l'on est persuadé que ce ne sont pas des individus fussent-ils exceptionnels qui font l'histoire, mais des compétitions systémiques entre grands ensembles, il est difficile d'oublier le rôle, mauvais ou bon, qu'ont joué des individus tels qu'un Hitler, un De Gaulle et aujourd'hui un Poutine. Il n'est pas exclu que Donald Trump rejoigne un jour cette cohorte. Malheureusement pour la France l'on cherche encore l'individu exceptionnel qui, comme de Gaulle en son temps, lui permettrait de figurer parmi ceux qui feront le monde de demain.

22:09 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, cia, fbi, états-unis, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 08 janvier 2017

Entretien de Charlotte d’Ornellas avec Patrick Buisson

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Entretien de Charlotte d’Ornellas avec Patrick Buisson

À l'occasion de la sortie de son livre La Cause du peuple, Patrick Buisson évoque Nicolas Sarkozy, Donald Trump, le hiatus entre les promesses de campagne et l'action politique, le combat entre "les enracinés du local" et "les agités du global", l'absence de culture de la classe politique, l'identité, l'amitié française, le lien social, les enjeux métapolitiques, la révolution conservatrice, le fait religieux, le sursaut identitaire, la possible guerre civile... mais aussi son espérance : nous sommes à la fin d'un cycle et au début d'un autre.

samedi, 07 janvier 2017

Le Kosovo, citadelle du djihadisme?

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Par Bob Woodward

Ex: http://www.decryptnewsonline.com 

D’après les services de sécurité italiens, environ 400 djihadistes sont entrés en Europe en se faisant passer pour des réfugiés, y compris l’un des recruteurs principaux de l’EI, Lavdrim Muhaxheri.

Entre 300 et 400 combattants du groupe terroriste État islamique (EI, Daech) ont pénétré au Kosovo depuis la Syrie en se faisant passer pour des réfugiés, écrit le site Daily Mail, citant une source au sein des services de renseignement italiens. Les terroristes, poursuit le média, quittent la Syrie suite à des défaites cuisantes face à l'armée syrienne et ses alliés. Pour passer inaperçus, ils mettent des vêtements civils et essayent de se fondre parmi les milliers de réfugiés. Bien que certains d'entre eux soient interceptés par les services de renseignement, la plupart des djihadistes parviennent toutefois à passer entre les mailles du filet. Il est à noter que parmi les terroristes qui ont pénétré récemment en Europe figure notamment l'un des chefs principaux de Daech, Lavdrim Muhaxheri, alias Abu Abdullah al Kosova. Muhaxheri est connu non seulement comme l'un des leaders des terroristes albanais du Kosovo, mais aussi comme un recruteur émérite de l'EI. Originaire de Macédoine, al Kosova s'est rendu en Syrie fin 2012, a été par la suite repéré dans plusieurs vidéos de propagande de Daech dans lesquelles il appelait les Albanais à rejoindre les rangs des djihadistes. En outre, plusieurs images ont été publiées sur Internet sur lesquelles on voyait Muhaxheri décapiter un otage, ainsi qu'une vidéo dans laquelle il tirait sur un homme avec un lance-roquettes. À en croire les services de sécurité italiens, Muhaxheri et ses acolytes envisageraient de perpétrer des attaques contre des institutions publiques et internationales. Le Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008, n'a pas été la cible d'attentats islamistes, mais au moins 200 personnes ont été interpellées ou font l'objet d'enquêtes policières pour des activités illicites en lien avec l'État islamique. Environ 300 Kosovars combattent au sein du groupe en Syrie et en Irak.Environ 70 citoyens du Kosovo sont impliqués dans les combats en Irak et en Syrie, contre 300 auparavant, a déclaré le ministre kosovar de l'Intérieur Skender Hyseni. Selon lui, en Irak et en Syrie, il y a également 38 femmes et 27 enfants provenant du Kosovo.

Le Kosovo est depuis longtemps considéré comme le "bastion européen" de l'Etat islamique (EI, Daech). Le représentant russe au Conseil de sécurité de l'Onu a notamment qualifié le Kosovo de "centre de formation" de Daech, rappelant que cette région avait donné aux groupes islamistes radicaux plus de membres en proportion du nombre total d'habitants que d'autres pays. Cependant, les autorités kosovares sont impuissantes face à ce problème, parce que, tout d'abord, beaucoup de ceux qui sont partis en Syrie et en Irak étaient des combattants de l'Armée de libération du Kosovo, une organisation terroriste dont les soldats sont toujours considérés comme des héros de la guerre de libération du Kosovo de "l'occupation serbe". Les frontières du Kosovo avec l'Albanie et la Macédoine n'existent que sur le papier et les camps de formation des radicaux sont bien cachés. Ainsi, il est presque impossible de contrôler les cellules des islamistes. "Des dizaines de combattants du Kosovo ont lutté aux côtés de l'Etat islamique, et ils sont tous soigneusement surveillés par les autorités compétentes. Mais il est impossible de tout prévoir, et il y a beaucoup cas de ce genre", a indiqué à Sputnik Fadil Lepaja, chef du Centre des recherches balkaniques.  Beaucoup de jeunes, non seulement du Kosovo, mais aussi de la Bosnie-Herzégovine et des régions musulmanes de la Serbie, sont recrutés alors qu'ils suivent un programme éducatif gratuit dans des Etats du monde arabe qui soutiennent les terroristes islamistes. Plus tard, on les retrouve dans des cellules islamistes en Europe, où, le cas échéant, ils sont prêts à prendre part à des actes terroristes. Selon des experts, il est difficile pour les services secrets des pays européens d'identifier les membres de groupes terroristes, car la plupart d'entre eux sont des jeunes bien instruits et dont la biographie ne laisse rien transparaître.


Ces derniers jours, des nouvelles informations ont déclenché des alertes sur de l'étendue réelle de la présence djihadiste dans le narco-état créé par l'OTAN et par les pétromonarchies. Les camps d'entraînement de l'État islamique dans le Kosovo seraient jusqu'à cinq, et se trouveraient à Ferizaj, Gjakovica, Decani, Prizren et Pejë. Où des centaines d'aspirants jihadistes, la plupart d'ethnie albanaise provenant de divers pays, en plus d'étudier l'arabe et une version paranoïaque du Coran, apprennent à utiliser les armes et les explosifs et différentes techniques  de guérilla, formés par des hommes du Califat et par des 'ex' miliciens de l'UCK, la soi-disant "armée de libération" kosovare qui grâce à la guerre déclenchée par l'Alliance atlantique contre la Yougoslavie en 1999 avait réussi à s'imposer dans l'ancienne province autonome de Belgrade devenu 'indépendante'.

Tout cela se passe dans un petit territoire qui est en fait encore un protectorat de l'Alliance atlantique et de l'Union européenne, des institutions qui peuvent compter sur la présence au Kosovo de diverses bases militaires, de centres de commandement et de contrôle, de dizaines de milliers de militaires, observateurs et fonctionnaires civils. Par exemple, le camp d'entraînement de Daesh de Ferizaj se trouverait à quelques kilomètres de Camp Bondsteel, la plus grande base militaire que les Etats-Unis aient jamais réalisé en dehors de leur propre territoire après la guerre du Vietnam, qui accueille en moyenne 7.000 soldats et  employés civils. Près de Gjakovica, une autre ville kosovare qui abrite l'un des camps d'entraînement du Califat, siège le détachement aéronautique de l'Amiko (Force italienne de l'Air au Kosovo), ce qui n'a pas empêché que Daesh prolifère à un pas des installations de la mission de la KFOR. Et la même chose arrive à Pejë, où surgit le Village Italia, et à Prizren, où la présence de l'Alliance atlantique est également consistante.

Lorsque l'État islamique n'était pas encore été considéré comme un problème par les États-Unis, Lavdrim Muhaxheri, le commandant de la malfamée "brigade des Balkans" de Daesh, a travaillé au Camp Bondsteel, et l'on dit la même chose pour Blerim Heta, un kamikaze albanais qui s'est ensuite fait exploser à Bagdad.

L'histoire a été remontée à la surface par des reportages réalisés par des  médias internationaux après l'arrestation de quatre citoyens kosovars  accusés d'être membres du réseau terroriste de l'Etat islamique. Des nouvelles d'arrestations sont fréquentes au Kosovo, en Macédoine, en Bosnie, en Serbie elle-même. Selon les données fournies dans les derniers jours par le ministre de l'Intérieur du Kosovo, Skender Hyseni, au moins 57 combattants étrangers ont été tués au combat, quarante ont été arrêtés avant de pouvoir partir, 102 ont été arrêtés sur des soupçons d'avoir participé à des activités terroristes.

Mais à finir menottés ne sont qu'un petit pourcentage des miliciens du Califat ou des aspirants jihadistes, alors que la plupart continuent à agir sans être dérangés dans les enclaves fondamentalistes des Balkans.

Asie : dessous des cartes et nouvelle donne

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Asie: dessous des cartes et nouvelle donne

par Rémy Valat, historien

Ex: http://metamag.fr 

Les foyers de développements économiques ou civilisationnels, les zones où se nouent le destin de l’humanité (ou d’une partie de celle-ci) n’ont cessé d’évoluer au cours de l’histoire.

Il y a encore moins de 50 ans l’Occident dictait sa loi sur le monde. La fin des conflits coloniaux et la chute du bloc soviétique ont favorisé l’essor de puissances issues du Tiers-Monde, pays qui pour la plupart se trouvent en Asie. C’est la trajectoire des pays asiatiques et la nouvelle donne géopolitique dans cette région que nous dessine avec brio, Jean-Christophe Victor * (que l’on ne présente plus) dans la dernière publication de la série « Le dessous des cartes » (éditions Tallandier-Arte, 2016), un ouvrage tiré de l’émission éponyme diffusée sur la chaîne Arte.

Comme le souligne l’auteur, l’Asie pose d’emblée un problème de définition géographique et culturel, mais ce qui la caractérise aujourd’hui c’est l’essor économique de quasiment tous les pays de la région (à l’exception de la Corée du Nord). Un envol qui a eu pour impact de déplacer le centre du monde de l’Occident vers l’Extrême Orient et le Pacifique. L’Asie est et restera dans les prochaines décennies la zone mondiale la plus peuplée (50,5% en 2050 pour 56,5% aujourd’hui), à la seule différence que l’Inde dépassera la Chine à l’horizon 2025-2030, et deviendra le pays ayant la population la plus nombreuse de la planète. Toutefois, la transition démographique frappe les grandes puissances de la région, la baisse du taux de natalité et le vieillissement de la population menacent la croissance économique chinoise et a déjà atteint ceux du Japon.

En Asie, le développement est inégal et injuste et l’écart entre riches et pauvres ne cesse de se creuser dans des pays souvent (et à des niveaux divers) gangrenés par la corruption (en particulier en Inde et en Chine) : en Chine, 11% de la population (150 millions d’individus vivent sous le seuil de pauvreté) ; en 2012 l’Asie de l’Est (7%) et du Sud (18%) était la région du monde la plus défavorisée après l’Afrique sub-saharienne. Autre résultat de l’urbanisation et de l’essor économique asiatiques : la pollution et la dégradation de l’environnement. La Chine brûle annuellement 50% de la production mondiale de charbon et est devenu le premier marché mondial de véhicules particuliers. Les images de Pékin sous le « smog » nous sont devenues familières. L’environnement, et en particulier l’eau, relèvent des priorités vitales pour les pays traversés par les grands fleuves nourriciers, fleuves ayant pour source la région hymalayenne sous contrôle chinois. Or Pékin n’est pas signataire de la Convention des Nations unies sur les utilisations des cours d’eaux internationaux (1997), entrée en vigueur en 2014, ce qui laisse planer le risque d’un détournement de cette richesse au détriment des pays en aval des fleuves, en particulier les pays arrosés par le Mékong (Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge Viêtnam). Un motif supplémentaire de tensions et de conflits.

La soif de matières premières, carburée par les tensions (souvent anciennes) entre pays voisins, aiguise les rancoeurs et pousse à la militarisation et à la revendication territoriale. Mais, si les conflits entre grandes puissances sont larvés, les affrontements sont surtout internes : mouvements séparatistes, identitaires et religieux (en particulier les affrontements entre populations musulmanes et bouddhistes), voire insurrectionnels marxistes (naxalistes indiens). Sans compter la rivalité sino-américaine, matérialisée par des accords de partenariats militaires et économiques rivaux et un renforcement du potentiel militaire, que tempère de réciproques besoins commerciaux..

Pour approfondir sue ce vaste sujet, Jean-Christophe Victor, donne une excellente bibliographie en langue française et anglaise. Je conseillerais également l’excellent ouvrage, plus classique sur la forme et destiné aux classes préparatoires aux grandes écoles, coordonné par Vincent Thébault : Géopolitique de l’Asie (Nathan, régulièrement réédité). Une touche personnelle pour conclure : « Le dessous des cartes » fait partie des rares émissions intelligentes du paysage audiovisuel français : merci à Jean-Christophe Victor pour cette bouffée d’oxygène dans l’univers pollué de l’ « Entertainment »….

*Fils de l’explorateur polaire Paul-Emile Victor, grand amoureux de la Polynésie, Jean-Christophe Victor est mort subitement dans la nuit du 27 au 28 décembre à Montpellier, à l’âge de 69 ans, des suites d’une crise cardiaque. Ethnologue et brillant pédagogue, il s’est particulièrement illustré par une forme originale de présentation télévisée des concepts géopolitiques à partir de cartes. Nous avons tous regardé un soir son émission Le Dessous des Cartes. Elle a inspiré nombre de professeurs d’Histoire du secondaire et on retrouve son influence directe dans une revue intéressante comme Carto  disponible dans tous les kiosques. Sans carte, on ne saurait en effet gagner une quelconque bataille qu’elle soit militaire, culturelle ou climatique. Notre collaborateur Rémy Valat lui rend ici l’hommage qu’il se doit. ML

JEAN-CHRISTOPHE VICTOR, LE DESSOUS DES CARTES », ÉDITIONS TALLANDIER-ARTE, 2016, 224 PAGES, 300 CARTES, 14,90€
VINCENT THÉBAULT, GÉOPOLITIQUE DE L’ASIE ÉDITIONS NATHAN, 352 PAGES, 33.90€

jeudi, 05 janvier 2017

Patrick MBEKO - 42 ans de lutte de l'Occident contre Kadhafi

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Patrick MBEKO - 42 ans de lutte de l'Occident contre Kadhafi

Conférence de Patrick MBEKO au Cercle Aristote le 31 octobre 2016 :
"42 ans de lutte de l'Occident contre Kadhafi".

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Neutraliser définitivement l'Arabie Saoudite et le Qatar

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Neutraliser définitivement l'Arabie Saoudite et le Qatar

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

 
Beaucoup de ceux qui se préoccupent de l'avenir de l'Europe l'ont souvent demandé, dont nous-mêmes ici. Mais le voeu risque de rester sans effets, vu le nombre et le poids de ceux qui, en France même, s'enrichissent des relations diverses avec ces deux pays.
Il y a cependant de plus en plus de raisons pour rompre toutes relations avec l'Arabie Saoudite et le Qatar, notamment en cessant d'acheter leur pétrole et leur gaz, quitte à s'approvisionner ailleurs, en Russie et en Iran notamment. Cesser d'acheter leurs hydrocarbures ne les ruinerait pas nécessairement, mais y contribuerait fortement vu le rôle important qu'ils trouvent dans les marchés européens et américains. Il faudrait aussi renoncer à leurs investissements, permis directement par les achats pétroliers venus des pays occidentaux. Ceux-ci se traduisent par un pillage des ressources économiques et culturelles européennes.

Ces raisons intéressent directement les Européens, mais elles commencent à être prises en considération par le président-élu américain Donald Trump lui-même. Celui-ci découvre le rôle majeur de ces deux pays dans la tentative actuelle d'annulation de son élection menée par le parti Démocrate et l'ex-équipe de campagne d'Hillary Clinton.

La raison de fond qui justifierait la lutte (une lutte à mort, dirait-on) contre l'Arabie Saoudite et le Qatar serait le rôle essentiel, sinon dominant, qu'ils ont toujours joué et continuent à jouer dans l'expansion mondiale d'un islam de combat, d'inspiration radicale, au service des actions terroristes de par le monde. L'islam à lui seul n'est pas particulièrement radical, même s'il n'est guère tolérant. Mais l'usage qu'en font les Saoudiens et leurs imams pour s'en servir comme un argument de recrutement de « croyants » inspirés par les attraits du terrorisme, devrait à lui seul justifier la neutralisation, en premier lieu, du Royaume de Saoud.

Plutôt que mener dans le monde des combats voués d'avance à l'échec contre un terrorisme toujours renaissant, il faudrait s'en prendre directement et définitivement à la source. Aurait-on pu imaginer qu'avant le seconde guerre mondiale les démocraties luttant contre l'hitlérisme aient laissé Hitler mener à loisir ses vitupérations en Allemagne même ?

Mais à cette raison qui devrait d'ailleurs être prise en considération par ceux qui prétendent lutter contre le terrorisme aux Etats-Unis-mêmes, s'en ajoute une autre. L'islam radical, propagé par l'Arabie Saoudite et le Qatar, a dès le début été utilisé sinon encouragé par le complexe militaro-industriel américain pour détruire les forces qui dans le monde voulaient se défendre contre les offensives multiples de ce complexe. Ceci en ayant financé et armé directement le terrorisme responsable de la destruction du Moyen Orient. Mais aussi en continuant à soutenir le terrorisme islamique qui s'en prend, notamment à travers les populations immigrés, à l'ordre public et à la stabilité des gouvernements non encore pleinement convaincus des bienfaits de la colonisation américaine.

La CIA

Concernant Donald Trump, celui-ci vient de découvrir l'appui essentiel que l'Arabie a toujours apporté à la CIA (Central Intelligence Agency), afin d'en faire un instrument armé mondial de l'américanisme. Or dans ses intentions annoncées de se rapprocher de Moscou, il se heurte directement à cette même CIA, au contraire d'ailleurs que la relative sympathie que manifeste à son égard le FBI. Le rôle actuel anti-Trump de son très influent directeur, John Brennan, a été été dès le début orienté dans ce sens par son long séjour comme chef de station à Ryad, en Arabie. On a tout lieu de penser que Brennan a été soumis à toutes les influences imaginables – ou non imaginables – provenant de l'Arabie Saoudite afin que malgré certaines divergences l'Amérique reste indéfectiblement son allié y compris pour le pire.

Aujourd'hui, Donald Trump n'aurait aucun espoir de mener – sauf à être assassiné dans l'intervalle - la politique qu'il envisage si, à travers l'actuelle CIA, l'Arabie Saoudite et son bon allié le Qatar, continuent à s'opposer à lui par de multiples moyens. Il devra donc s'il veut survivre contribuer à leur neutralisation, en s'alliant éventuellement avec les puissances chiites de la région, notamment l'Iran, qui lui fourniront différents moyens de terrain. Certes pour le moment, Trump continue à présenter l'Iran comme un ennemi de l'Amérique. Mais s'il veut survivre il devra réviser d'urgence cette position – comme le font d'ailleurs de plus en plus les gouvernements européens.

Les bons musulmans diront qu'il ne faut pas toucher à l'Arabie, siège des lieux saints à La Mecque. Mais ceci ne devrait rien y avoir à voir. Envisagerait-t-on que le Vatican – comme il est vrai il l'a souvent fait dans l'histoire - finance directement les mouvements politiques et terroristes s'en prenant aux gouvernements décidés à rester fidèles au pacte de laïcité?

Pourquoi l’US Navy est-elle à quai ?

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Pourquoi l’US Navy est-elle à quai?

Ex: http://www.dedefensa.org 

On sait depuis longtemps, – en fait, depuis la fin de la Deuxième Guerre mondial, – que l’US Navy veille à garder en déploiement opérationnel un certain nombre de ses groupes de porte-avions, autour de cette unité centrale du contrôle des mers qu’est devenu le grand porte-avions d’attaque (CVA pour l’US Navy). Il s’agit d’une planification très complexe aujourd'hui parce que le nombre de CVA est réduit à dix et qu’un certain nombre d’entre eux doivent se trouver en relâche technique, soit pour une simple raison d’une nécessaire interruption du service pour repos et entretien courant, soit pour des périodes d’entretien plus fondamental (mise en radoub), soit pour des stades de modernisation, des réparations, etc.

Avec les CVA modernes, extrêmement complexes et d’un entretient délicat, ces périodes d’immobilisation s’allongent et rendent encore plus complexe la planification, alors que les crises ne cessant d’éclater et de se développer dans le monde. Quoi qu’il en soit, la Navy essaie d’avoir trois ou quatre unités en déploiements opérationnels en même temps sur toutes les mers du monde et selon les nécessités stratégiques du moment ; ces dernières années, des situations se sont présentées où ces déploiements simultanés étaient réduits à deux groupes, dans de courtes périodes intermédiaires où un CVA avait quitté sa zone opérationnelle alors qu’un autre se trouvait sur le point d’y arriver. Mais la situation actuelle est complètement originale et étrange : aucun déploiement opérationnel de CVA, une “première” depuis 1945, à la très forte signification stratégique et symbolique même si cette situation ne devrait durer que d’une à trois semaines.

Infowars.com s’empare de la nouvelle pour en faire une interrogation sur son sens politique et caché : pourquoi l’administration Obama a-t-elle ordonné ce repli de l’US Navy et ne se pourrait-il pas que cette mesure préparât une opération de type-falseflag d'ici le 20 janvier et la prestation de serment de Trump ?

« In what can only be described as a disproportionate appropriation of U.S. Navy assets, a blatant breach of standard protocol, and a possible set up for a false flag operation — the entire U.S. Navy aircraft carrier group, 10 active carriers, have returned to port and are now all sitting ducks. According to information displayed on GoNavy.jp, which tracks the current locations of all active aircraft carriers, the Obama Administration has ordered every single active U.S. aircraft carrier home.

» About 6000 sailors from the USS Dwight D. Eisenhower strike group returned to Norfolk, Virginia “out of nowhere” Friday, just ahead of New Year’s, after CVN69’s deployment on June 1. “The Eisenhower’s replacement carrier, the USS George H.W. Bush, was delayed by more than six months in the shipyards and will not be able to replace the Ike until early” 2017, Navy officials say. [...]

» Additionally it’s important to note that radio talk show host Alex Jones has warned of a possible impending false flag, one that may come before President-elect Trump takes office.

» Could something be brewing on the horizon? »

C’est essentiellement à partir d’une enquête faite par FoxNews et difffusée le 31 décembre 2016 qu’il est apparu que l’US Navy se trouvait dans cette posture. Le texte que donne FoxNews en complément de son reportage filmé reste assez confus à cause du mélange des explications techniques et budgétaires et des arguments de communication que donnent les officiels contactés. Il semblerait que cette situation ne durerait formellement qu'une semaine, à l'issue de laquelle le USS Carl-Vinson quitterait sa base et son port d’attache de San Diego pour aller prendre position dans le Pacifique ou éventuellement dans l’Océan Indien (ce qui demandera un certain temps et ne comblera réellement le “vide stratégique” que vers le 20 janvier, – justement...).

Voici quelques extraits du texte de FoxNews :

« For the next week, not only will there be no U.S. Navy aircraft carrier in the Middle East, but there will be no American aircraft carriers deployed at sea anywhere else in the world, despite a host of worldwide threats facing the United States. [...]

» While there is no U.S. aircraft carrier in the Middle East right now, there is a large deck U.S. Navy amphibious assault ship with thousands of Marines on board as well as helicopters and some jets to respond to a crisis, according to officials. [...] In the meantime, the Navy tells Fox News the U.S. military has other jets available to make up for the aircraft carrier gap in the Middle East and elsewhere in the world. The Navy can also “surge” a carrier now in port to deploy if necessary. But the absence of a deployed U.S. Navy aircraft carrier, long seen as a symbol of American power projection, is noteworthy. It is believed to be the first time since World War II that at least one U.S. aircraft carrier has not been deployed. [...]

» It’s not the first time there was a carrier gap in the Middle East. Last fall, the U.S. Navy relied on a French aircraft carrier to fill the void when the USS Theodore Roosevelt returned home. At the time it was the first gap in carrier coverage in the Middle East since 2007.

» Other factors contribute to the U.S. Navy not having an aircraft carrier deployed anywhere in the world right now. [...] The congressionally mandated budget cuts known as sequestration have also been felt on the waterfront since 2011. After billions of dollars were cut from the Navy’s budget, ships such as the George H.W. Bush were forced to prolong their time in the shipyards, which had a ripple effect down the line. If the Bush had left the shipyard on time, she would have relieved the Ike in the Gulf or the Mediterranean, officials tell Fox News. »

On observera que les deux interprétations diffèrent notablement, Infowars.com posant aussitôt l’hypothèse d’un “coup” de l’administration Obama et FoxNews se contentant d’exposer les arguments de la Navy, tout en mettant en évidence le caractère stratégique extraordinaire de la situation qui symbolise bien le déclin de la puissance stratégique US. Il reste que cette occurrence effectivement extraordinaire se produit dans une séquence de grande tension aux USA, avec deux présidents, le sortant et le nouvel élu, en position d’affrontement jusqu’au 20 janvier et l’inauguration officielle du président Trump.

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Bien qu’une coïncidence reste effectivement possible, l’argument d’une situation provoquée ne peut être complètement rejetée, loin s’en faut. La Navy planifie de loin la situation de ses CVA, et il paraît plutôt étonnant qu’elle ait laissé se faire ce “vide” stratégique extraordinaire en plein processus de transition du pouvoir, dans une période où, en général, les forces armées US ont plutôt tendance, sinon mission de montrer leur puissance alors que le pouvoir politique est dans une position constitutionnellement incertaine. Cette remarque s'accompagne par ailleurs dans notre chef de la précision que nous sommes plutôt en complet désaccord sur l’énoncé de l’article d’Infowars.com selon lequel “l’administration Obama a ordonné que tous les porte-avions d’attaque de l’US Navy regagne leurs ports d’attache” (« ...the Obama Administration has ordered every single active U.S. aircraft carrier home... »). Une direction politique ne peut donner un tel ordre secrètement, surtout sur un temps très réduit comme l’article le laisse entendre, et l’US Navy de son côté ne se prêterait certainement pas à une manœuvre à long terme, demandant une planification à mesure, sans soulever l’aspect politique et stratégique complètement extraordinaire, sinon extraordinairement suspect de la chose dans la période actuelle de transition et de tension ; bref, il est difficile à des comploteurs, fussent-ils américanistes et de l’administration Obama, de jouer avec des groupes de porte-avions d’attaque comme l’on dirige des drones liquidateurs à 7.000 kilomètres de distance.

Il existe par contre une autre possibilité, qui est que l’US Navy ait volontairement effectué une telle planification pour priver le commandement civil d’une capacité importante de frappe, au cas où une opération de provocation (par exemple contre la Syrie) aurait été lancée pour tenter de déstabiliser, par exemple soit la candidature Trump, soit le président-élu Trump. (L’exemple choisi [Trump] est en fait le seul cas possible impliquant l’hypothèse d’une “opération de provocation” au vu de la distribution des pouvoirs, des candidats, de leurs programmes, etc., tout au long de la campagne USA-2016.) L’US Navy avait réalisé une opération de cette sorte, d’une façon politiquement très claire derrière les arguments techniques qui avaient permis de dégarnir les capacités d’attaque contre l’Iran dans la période 2006-2007, alors que les extrémistes de l’administration Bush (Cheney & sa clique) réclamaient une attaque contre l’Iran. De simples dispositions techniques, avec des procédures de remplacement arrangées dans un sens adéquat en modulant les déplacements des porte-avions avaient permis de réduire la présence de l’US Navy à deux, voire un seul CVA au large de l’Iran en juillet-août 2007, au moment le plus intense de la possibilité d’une attaque ; cette présence était absolument insuffisante pour le dispositif aérien et de soutien technique nécessaire à l’attaque stratégique envisagée. (On retrouve des traces de cette opération notamment dans le F&C du 18 juillet 2007 sur « Le porte-avions volant », tandis que de nombreuses autres références renvoient à un conflit ouvert entre des chefs du JCS et de l’US Navy, – les amiraux Mullen et Fallon particulièrement, – et les extrémistes de l’administration GW Bush.)

Avec cette référence à l’esprit, on peut effectivement donner une signification politique à cette situation stratégique extraordinaire de l’US Navy, au moins pendant cette période vitale et très tendue de la transition. On sait depuis longtemps, au moins dans la période depuis 9/11, que les militaires US ont été la fraction du pouvoir la moins encline au déclenchement d’un conflit et, en général, aux diverses politiques bellicistes développées avec ce zèle par les pouvoirs politiques et certains services de sécurité. Par ailleurs, cette même situation stratégique de l’US Navy sert de rappel utile, de la part des militaire, des promesses du candidat Trump de restaurer l’outil militaire US dans toute sa puissance. Enfin, pour couronner cette addition d’arguments qui ont une logique commune mais qui sont finalement contradictoires dans leur signification à long terme, la situation actuelle de “vide stratégique” de l’US Navy renforce le choix supposé de l’administration Trump d’abandonner une politique belliciste et d’interventionnisme extérieur... Puisque, décidément et preuve par les CVA de la Navy, il s’avère que les USA n’en ont plus les moyens...

mercredi, 04 janvier 2017

La France et l’Arabie saoudite ou le mariage forcé vers l’Eurabia ou l’Eurislamisme?

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La France et l’Arabie saoudite ou le mariage forcé vers l’Eurabia ou l’Eurislamisme?

Michel Lhomme, philosophe, politologue 

Ex: http://metamag.fr 

nos-tres-chers-emirs-dr-208x320.jpgLa voracité des hommes politiques français est sans pareil. Il faut avoir lu pour s’en convaincre Nos très chers Emirs (1) des journalistes d’investigation Christian Chesnot et Georges Malbrunot mais on avait aussi raconté en son temps comment François Mitterrand n’avait jamais de porte-monnaie ou de portefeuille sur lui et comment il avait aussi l’habitude de se faire toujours inviter dans les maisons de campagne ou de vacances de ses courtisans.

La France n’a plus de sang bleu

Ses élites sont celles de l’égalitarisme des concours passés par le filtre du milieu enseignant, l’un des plus radins de France. Alors, quand ils pensent aux Pays du Golfe à l’Arabie Saoudite ou à Dubaï, nos hommes politiques et nos technocrates de cabinet n’en peuvent plus, rêvent de luxe et de yachts, de voyages d’avion en première classe. En somme, ils rêvent d’improbables trésors au paradis musulman.

Or, les temps changent en Arabie saoudite et certains vont même jusqu’à dire qu’il en sera bientôt fini du luxe et de la volupté à la fin de la décennie. Les Saoudiens traverseraient la plus grave crise économique de leur très courte histoire. Depuis le début de la crise pétrolière, qu’ils ont en grande partie provoquée en inondant le marché de leurs barils, ils demeurent incapables de juguler les effets néfastes de la chute des cours du pétrole, nonobstant les mesures d’austérité drastiques qu’ils ont décrétées et qui touchent, pour la première fois, les salaires des fonctionnaires et les budgets alloués au tiers secteur. En octobre dernier, le ministre saoudien des Finances a même avoué publiquement que le pays risquait de se retrouver, dans trois ans, dans une situation de cessation de paiement. Du coup, Riyad a accepté de faire récemment des concessions – auxquelles il n’aurait jamais consenti en temps normal – avec ses partenaires de l’Opep pour stopper la dégringolade.

Cette analyse, là encore le Quai d’Orsay ne la lit pas. Elle est pourtant confirmée par Saad Faqih, porte-parole du mouvement saoudien d’opposition basé à Londres. Il affirme que l’Arabie Saoudite «court inexorablement vers la banqueroute», ce qui prélude selon lui à la chute de la monarchie wahhabite qu’il espère forcément proche. Ce prince saoudien compare d’ailleurs la situation que traverse aujourd’hui la Monarchie saoudienne avec l’intermède qui a précédé la chute du Chah d’Iran, en 1979. Une bonne piqûre de rappel car c’est justement après l’événement de la «révolution islamique» de l’Ayatollah Khomeiny que l’Occident a commencé effectivement à miser exclusivement sur l’Arabie Saoudite pour s’assurer d’une stabilité d’approvisionnement en hydrocarbures. Le porte-parole du mouvement saoudien d’opposition va sans doute trop loin en concluant que la crise saoudienne est aujourd’hui telle que le parrain américain ne pourrait plus empêcher l’effondrement du régime wahhabite « qui peut survenir aussi rapidement ».

Une telle crise aurait effectivement de quoi inquiéter car elle entraînerait forcément une révolution religieuse pour le gardien des lieux saints de l’Islam, une crise profonde de l’Islam dont il est difficile de mesurer les conséquences en raison  des volontés géopolitiques de leadership de l’Islam mondial par l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde (12,7 % ). Les groupes religieux qui risqueraient de succéder alors à la monarchie en place s’accapareraient en tout cas de l’immense arsenal militaire saoudien sachant que Ryad consacre chaque année, des budgets faramineux pour l’achat d’armes, en particulier à la France et à la Grande-Bretagne (avec la dernière signature cette année d’un contrat d’armement à hauteur de 1,7 milliard de dollars avec le gouvernement britannique).

L’Arabie saoudite en difficultés économiques est aussi la grande perdante d’Alep dont elle assurait en grande partie le financement et l’encadrement des organisations terroristes dites  »rebelles ». Elle bombarde actuellement sans état d’âme et sans aucune pitié le Yémen voisin y commettant des crimes de guerre en séries qu’uns fois de plus, nos journalistes humanitaires aux œillères orientées ne voient pas. La lutte saoudienne contre les houthis, un mouvement politico-religieux dirigé par des chiites zaydites, n’est en fait qu’un des épisodes de la guerre en cours contre les Chiites, les ennemis jurés des Saoudiens car comme en Syrie, c’est bien l’Iran, l’ennemi numéro un d’Israël que cherche aussi à viser l’Arabie saoudite au Yémen en s’en prenant aux rebelles du royaume zaydite. Les rebelles Houthis s’étaient beaucoup rapprochés ces derniers temps du modèle combattant du Hezbollah, filleul politique et militaire de l’Iran au Liban mais aussi le grand vainqueur de la bataille d’Alep. De fait, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a proclamé récemment que la cause houthie était la sienne, autorisant même les médias houthis à s’installer dans la banlieue sud de Beyrouth. Les slogans politiques houthis, la propagande du mouvement et son modus operandi sont désormais calqués sur ceux du Hezbollah, une véritable école de la guerre globale proche-orientale.

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En s’engageant au Yémen, avec le soutien du bout des lèvres des Américains, l’Arabie saoudite se place dans une guerre confuse, qui risque d’être de longue durée et donc forcément ruineuse et onéreuse.  L’Arabie saoudite n’avait pas non plus le choix car sans cette intervention militaire, elle jouait gros en risquant de voir s’installer au Nord-Yémen une sorte de Liban-Sud avec un bras armé iranien qui travaillerait à loisir contre son royaume.

Au Yémen, l’Arabie saoudite a donc clairement défini deux objectifs militaires

Au Yémen, l’Arabie saoudite a donc clairement défini deux objectifs militaires. Le premier est de perturber et d’empêcher les livraisons d’armes iraniennes aux houthis; le deuxième, de faire clairement comprendre aux houthis qu’une alliance avec l’Iran leur coûtera cher et leur sera mortelle. . Ces deux objectifs semblent avoir été atteints. Les aéroports yéménites ont été fermés et les ports yéménites sont soumis à un blocus total. Pendant ce temps, l’Arabie saoudite prenant en quelque sorte modèle sur l’aviation russe en Syrie a poursuivi une intense campagne aérienne avec près de 10 000 personnes, en majorité des civils tués depuis le début du conflit. Au Yémen, l’Arabie saoudite n’a pas été miséricordieuse comme le recommande le Prophète et elle avait d’autant plus les mains libres que le monde avait les regards de Chimène pour Alep ou Mossoul.

A l’opposé, moins dépendant du pétrole proche-oriental par le gaz de schiste et échaudé par les derniers rapports sur le 11 septembre, mettant clairement en cause le royaume des Séoud, les États-Unis en plein repli isolationniste ont annoncé selon  le très sérieux quotidien britannique The Guardian, arrêter les ventes d’armes prévues à l’Arabie Saoudite  en relation avec les frappes aériennes du Yémen. Menée seule avec le soutien cependant évident et tacite une fois de plus d’Israël, son allié contre-naturel, la guerre du Yémen risque en tout cas d’être une sorte de tonneau des Danaïdes pour le royaume en raison des dépenses pour l’effort de guerre (tanks, avions, navires, missiles perfectionnés, intendance) même s’il faut aussi relativiser l’Arabie Saoudite n’est pas en faillite comme l’État français. Elle tire encore des gros revenus du pétrole et surtout du plus grand tourisme religieux industriel du monde : le hadj de la Mecque qui est en train de devenir la branche principale de son économie avec 11 millions de pèlerins chaque année et une véritable manne tombée du ciel de la superstition estimée à 12 milliards de dollars. Elle a diversifié ces revenus par de nombreux fonds de réserves importants au niveau de plusieurs banques occidentales et elle détient une grande partie de la dette américaine sur lequel elle exerce un chantage permanent.

La monarchie wahhabite ne court donc pas à la faillite malgré ce qu’affirme son opposant résident britannique. Elle possède aussi des réserves d’or inestimables en Suisse et dans des paradis fiscaux. Mais la voilure a baissé et  l’idéologie fanatique du Wahhabisme religieux a pris un sérieux coup en s’en prenant dans les attentats à des Musulmans innocents.

Alors, le Wahhabisme ne risque-t-il pas de devenir maintenant un frein à son intégration globale, les USA ne semblant plus considérer l’Arabie Saoudite comme un allié sûr ou stratégique au Moyen Orient ?

Et si du coup, l’avenir de l’Arabie Saoudite, était dans la France de Hollande et Valls avec cette idée pas si folle de leur point de vue, de construire sur la tête de pont de la péninsule européenne un nouvel empire, l’Eurabia ou l’Eurislamisme de l’espérance verte ?

  1. NOS TRÈS CHERS ÉMIRS DE CHRISTIAN CHESNOT ET GEORGES MALBRUNOT, ÉDITIONS MICHEL LAFON, 17.95€

mardi, 03 janvier 2017

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

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Bernhard Tomaschitz :

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

Trump a été élu Président des Etats-Unis, Erdogan a bâti un système autoritaire après un putsch militaire manqué

L’année 2016 a pris fin et cette fin d’année a été ponctuée d’événements qui auront immanquablement des répercussions sur l’année à venir et sur le futur plus lointain. Le 8 novembre 2016, après une campagne électorale longue, pénible et vicieuse, Donald Trump, Républicain, a été élu 45ème Président des Etats-Unis. L’« opinion publique », c’est-à-dire l’opinion fabriquée par les médias dominants, avait compté sur une victoire claire et nette de la candidate démocrate, Hillary Clinton.

On ne peut prédire d’avance si Trump tiendra effectivement ses nombreuses promesses électorales. Il a notamment annoncé qu’il renoncerait au traité de libre-échange transpacifique qui aurait lié les Etats-Unis à douze pays de l’espace asiatique/pacifique. Au lieu d’accords multilatéraux comme les traités transpacifique et transatlantique (avec l’UE), Trump veut réhabiliter la pratique des traités commerciaux bilatéraux et « ramener les emplois et les industries productrices aux Etats-Unis ». Le traité transpacifique n’était pas un simple traité de libre-échange. Ce traité était la pierre angulaire d’une géopolitique dirigée contre une Chine montante, mise au point sous la présidence d’Obama.

Contrairement à Hillary Clinton, favorite des néoconservateurs et du complexe militaro-industriel, Trump a promis, lors de sa campagne électorale, de pratique une politique étrangère mesurée. Cependant, cette promesse ne signifie pas pour autant que la politique étrangère américaine va opérer un changement de cap à 180°, malgré les propos apaisants à l’endroit de Moscou qu’a prononcés le fringant candidat républicain, entrepreneur immobilier dans le civil.  Il a déclaré en substance qu’il voulait résoudre le conflit syrien en accord avec le Président russe Vladimir Poutine. Ensuite, sa promesse d’investir des milliards dans les infrastructures défaillantes des Etats-Unis ne signifie pas qu’il négligera totalement la chose militaire. « Nous commencerons par dépenser de l’argent pour nous-mêmes mais nous demeurerons aussi forts qu’auparavant sur le plan militaire », a-t-il dit lors de l’un de ses discours. Il ne faut pas oublier que Trump vient d’accueillir dans sa future équipe gouvernementale quelques faucons en politique étrangère, sans doute pour apaiser la fureur de ses critiques néoconservateurs qui s’insurgent face à sa « nouvelle politique internationale ». Le futur ministre de la défense, James Mattis, est considéré comme un « chien fou ». Quant à son futur conseiller en matière de sécurité, Michael Flynn, c’est un ancien directeur des services secrets et un ancien général qui a toutefois gardé de bonnes relations avec les Russes. Flynn considère que les Etats-Unis « sont en guerre contre l’islamisme radical ». C’est là un langage que « peu d’Américains vont réellement comprendre; ils auront encore moins d’idées quant à la façon de la gagner, cette guerre ». Flynn a déjà conseillé Trump pendant la campagne électorale pour les questions militaires et de politique étrangère. C’est lui qui exercera sans nul doute une influence prépondérante sur l’attitude intransigeante qu’adoptera peut-être Trump face à l’Iran. Trump a défini l’accord conclu avec l’Iran pour mettre un terme à la querelle nucléaire, comme « l’accord le plus stupide de tous les temps », dont l’abandon devrait constituer sa priorité première.

Par ailleurs, dans un discours tenu début décembre, Trump a déclaré « vouloir renforcer des amitiés anciennes et s’efforcer de créer des amitiés nouvelles » et « vouloir aussi renoncer à la politique du gouvernement d’Obama qui, par des mises en scène et des coups d’Etat, entendait provoquer des « changements de régime » dans des pays tiers. Sous sa présidence, laissait-il entrevoir, les Etats-Unis « cesseraient de vouloir renverser des régimes étrangers, dont ils ne connaissent rien ».

Le coup d’Etat perpétré en Ukraine au début de l’année 2014 avec le soutien déterminant des Etats-Unis, s’est avéré une source particulièrement pernicieuse d’instabilité en Europe orientale.

Quelques indices permettent toutefois de croire que les relations entre Washington et Ankara s’amélioreront légèrement. Elles s’étaient considérablement refroidies depuis l’échec du putsch du 15 juillet 2016. Le Président Recep Tayyip Erdogan en avait profité pour faire arrêter quelque 36.000 opposants. Il reproche aux Etats-Unis d’héberger le chef d’orchestre présumé de cette tentative de coup d’Etat, le prédicateur islamiste Fetullah Gülen. Trump a plusieurs fois laissé sous-entendre qu’il autoriserait une extradiction vers la Turquie de ce nouvel ennemi d’Erdogan. C’est sans surprise que l’on a entendu Erdogan se réjouir de la victoire électorale de Trump : « Il accèdera officiellement à la présidence le 20 janvier 2017. Si c’était possible, j’aimerais bien le rencontrer avant cette date ».

A cela s’ajoute qu’Erdogan ne devra pas trop craindre l’immixtion d’un gouvernement Trump dans les affaires intérieures turques, en matière de droits de l’homme ou de démocratie, si ce n’est pour la forme. Ainsi, il pourra consolider le système présidentiel qu’il a taillé sur mesure pour sa propre personne en Turquie. C’est dans le même sens que s’exprime dans une interview Ekin Alptekin, président du conseil économique américano-turc : « Le gouvernement d’Obama n’a pas suffisamment tenté de nous comprendre et n’a pas manifesté d’empathie à l’égard de nos préoccupations ».

Entretemps, on devine de plus en plus clairement quelles allures prendra le système présidentiel turc concocté par Erdogan. Le premier ministre Binali Yildirim a fait savoir qu’Erdogan, à la façon d’un sultan ottoman, pourra désormais énoncer des décrets qui auront force de loi. L’état d’exception, toujours décrété aujourd’hui, suite au putsch militaire avorté, deviendrait ainsi un dispositif permanent. Erdogan ne doit pas trop craindre les critiques de l’étranger, surtout en provenance d’Europe, car l’UE a négocié avec lui un compromis sur les réfugiés. Finalement, les mesures draconiennes qu’il a prises après le putsch raté ne l’ont nullement conduit à l’isolement international.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, http://www.zurzeit.at , n°52/2016).

lundi, 02 janvier 2017

Alain Corvez sur la Syrie et ses enjeux géopolitiques

 

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Dextra et ses militants vous souhaite une excellente année 2017 ! 
 
Et pour commencer cette année sur les chapeaux de roues nous recevrons 
Alain Corvez
Qui nous parlera de la Syrie et ses enjeux géopolitiques ! 
 
Au Molière
12, rue de Buci 75006 Paris 
 
Vendredi 6 janvier 19h 
 
Une bonne résolution de l’année 2017 : 
Venez nombreux et à l’heure !

L'Amérique ne renoncera pas à sa politique anti-russe en Afghanistan

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L'Amérique ne renoncera pas à sa politique anti-russe en Afghanistan

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Une rencontre dont les médias français ont peu parlé s'est tenue à Moscou le 27/12 entre représentants de la Russie, de la Chine et du Pakistan. Ils se sont mis d'accord pour obtenir de l'ONU le retrait de certaines personnalités afghanes d'une liste recensant des Afghans soumis à sanction compte tenu de leur aide aux Talibans en Afghanistan 1).
 
La rencontre a par ailleurs recommandé  l'instauration d'un « dialogue  pacifique » entre le gouvernement de Kaboul et les Talibans. Ceux-ci, présentés notamment par les Etats-Unis comme des terroristes à éliminer (ce que d'ailleurs ils n'ont jamais réussi à faire) devraient au contraire être considérés, selon les conclusions de la rencontre à Moscou, comme des auxiliaires efficaces contre l'emprise d'un Etat islamique (EI) de plus en plus présent en Afghanistan.

Le ministre russe des affaires étrangères a exhorté en conséquence Kaboul à se montrer plus coopératif avec le mouvement taliban, compte tenu de la montée croissante dans le pays de la branche afghane de l'EI. L'on comprend bien que la Russie comme la Chine veuillent lutter en Afghanistan et dans les régions voisines contre l'extrémisme de l'EI, qui s'en prend directement à leurs intérêts. Au contraire les Talibans, jusqu'ici accusés (non sans raisons d'ailleurs) de radicalisme religieux et d'une phobie anti-féministe spectaculaire, se révèlent infiniment moins dangereux que l'EI sur ces deux points.

Le président afghan actuel Ashraf Ghani aurait du se montrer satisfait de cet engagement trilatéral en faveur du combat qu'il est censé mener contre l'EI, bien plus menaçant pour lui que ne le sont ce qui reste de Talibans. Mais s'était sans compter sans les Etats-Unis dont le principal souci a été et reste de lutter contre l'influence russe dans la région. Ce n'est pas principalement le désir de défendre une démocratie à l'occidentale à Kaboul qui les conduit mais celui de se préserver l'accès futur aux richesses minières considérables de l'Afghanistan. Dans ce but, en dehors d'un maintien de plus en plus impopulaire d'une force militaire dans les principaux centres stratégique, ils ont déployé des moyens considérables, par l'intermédiaire de la CIA et des « forces spéciales », pour convaincre Ashraf Ghani de rester dans le rang, c'est-à-dire de s'opposer à tout retour de l'influence russe dans le pays.

Or Ashraf Ghani s'était doté d'un vice-président, un certain Rashid Dostum, qui déplaisait de plus en plus à Washington par son ouverture supposée à la Russie. Celui-ci était un chef de guerre, « war lord » qui ne se faisait pas remarquer par une grande aptitude à représenter l'idéal démocratique tel que conçu par les Américains. Mais pour ceux-ci son principal défaut était qu'il commençait à s'opposer à la politique américaine de plus en plus mal supportée par différents groupes tribaux. Au contraire, il semblait prêter une oreille favorable aux ouvertures russes et turques en faveur d'une Afghanistan plus ouverte à la coopération avec ses voisins asiatiques et potentiellement avec Moscou. Aussi avait-il fait l'objet de campagnes incessantes dans les médias américains dénonçant son « warlordisme ».

Finalement Washington a pu obtenir le principe de son éviction par Ashraf Ghani et son remplacement par Gulbuddin Hekmayar, un autre war lord qui ne le cède en rien en férocité à Dostum. Il a fait assassiner un grand nombre de ses rivaux. Quant aux moeurs, il est devenu populaire par son fondamentalisme islamique radical et sa recommandation d'inonder d'acide les femmes réticentes à se voiler. Ceci ne l'avait pas empêché de bénéficier d'un appui constant de la CIA, de ses dollars et de ses livraisons d'armes.

L'on comprend que la Russie et son alliée la Turquie, sans mentionner la Chine et le Pakistan, ne soient pas enthousiasmés par le retour d'un radicalisme proche du terrorisme à Kaboul. Certes, ces pays ne sont pas moins intéressés que les Etats-Unis par un futur possible accès aux richesses minières afghanes. Mais leur principal souci est la lutte contre un EI à leur porte. Un faible président Ashraf Ghani sous contrôle d'un vice président tel que Gulbuddin Hekmayar ne peut à cet égard que les inquiéter.

On se demandera si l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche entrainera une révision de la stratégie américaine en Afghanistan. Les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans la région toute entière ne laisseront sans doute pas à Donald Trump d'autre choix que continuer dans ce domaine la politique d'Obama. Quant aux Européens, qui fournissent encore malgré leurs réticences des moyens militaires pour une prétendue lutte contre les Talibans, ils ne seront pas consultés.

1) Voir notamment https://www.geo.tv/latest/125224-Russia-China-Pakistan-ag...

 

dimanche, 01 janvier 2017

Presseschau Spezial Januar 2017

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Presseschau Spezial

Januar 2017

 

samedi, 31 décembre 2016

Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

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Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

door Prof. Dr. László Marácz

Ex: http://www.elsevier.nl 

De jihadistische aanslag op de kerstmarkt in Berlijn laat zien dat West-Europa de ‘sense of urgency’ mist om met terreur om te gaan. De aanslag had plaats tegen de achtergrond van de geopolitieke veranderingen in de wereld, die na de inauguratie van de Amerikaanse ‘president-elect’ Donald daadwerkelijk vorm zullen krijgen, schrijft László Marácz.

Onthutsend was de houding van de Duitse autoriteiten daags na de aanslag. Op de persconferentie hielden zij vol dat zij geen fouten hadden gemaakt en dat het geenszins duidelijk was dat het om een jihadistische aanslag ging.

Reis door West-Europa

In plaats van het zwartste scenario te nemen dat er wel degelijk een ernstige terroristische actie had plaatsgevonden, vervielen de Duitse autoriteiten wederom in de Keulse ontkenningsreflex. Dit keer geen zevendaagse verdoezeling – er waren doden en gewonden gevallen – maar het verspreiden van mist. Al de Al-Qa’ida-achtige aspecten wezen echter vanaf de eerste minuut onmiskenbaar op een jihadistische aanslag.

De Tunesische migrant kon na zijn daad in Berlijn nog in dezelfde stad een moskee bezoeken, in Nijmegen of een andere Nederlandse stad een SIM-kaart ophalen (of kreeg hij deze aangereikt?), door België, Frankrijk en Italië reizen.

Nota bene door België en Frankrijk die verstrikt zijn geraakt in de war on terror. Deze terrorist was vuurwapengevaarlijk, zoals later in Milaan bleek. Zelfs bij een losgebroken crimineel vermeldt de politie nog weleens dat hij/zij vuurwapengevaarlijk is. Niets van dit alles in West-Europa.

Visegrad-landen sceptisch tegenover Merkel

De Visegrad-landen of V4 (Hongarije, Slowakije, Polen, Tsjechië) hebben vanaf september 2015 sceptisch gestaan tegenover het opendeurenbeleid van de Duitse bondskanselier Angela Merkel, die er zelf maar geen afstand van kan nemen.

Het valt niet te ontkennen dat haar beleid aantoonbaar de terreuraanslagen in Parijs, Brussel en Berlijn en veel andere steden in West-Europa, in de kaart heeft gespeeld. Ook nu nog arriveren er dagelijks 3.000 migranten in Duitsland. De Duitse autoriteiten geven daarin toe dat het onmogelijk is om van dergelijke aantallen de identiteit vast te stellen.

Trump vindt Poetin minder gevaarlijk dan jihadisme

De Amerikaanse president-elect Donald Trump beschouwt Rusland en Poetin als een minder gevaarlijke vijand voor het Westen dan het jihadisme. Daar valt alles voor te zeggen. Uit zijn aangekondigde benoemingen wijst niets op politieke naïviteit, maar juist op een nieuwe Amerikaanse geopolitieke agenda.

Vanuit die agenda bezien is de V4 een veel betrouwbaarder partner in de strijd tegen illegale migratie en het jihadisme dan West-Europa onder Duitse leiding. De V4-landen hebben hun krachten gemobiliseerd en defensie-structuren opgebouwd om illegale migratie en jihadisme buiten de deur te houden.

Orbán ontvangt Trump

Trumps agenda blijft niet bij retoriek. Viktor Orbán, de Hongaarse premier die zich heeft ingezet voor het succes van de V4, zal in februari van het nieuwe jaar door de nieuwe president worden ontvangen.

Voor zijn bezoek zal de Russische president Poetin in Boedapest zijn opwachting maken. De nieuwe alliantie Trump-Orbán-Poetin zal zeker meer werk gaan maken van het bestrijden van illegale migratie en jihadisme dan die van Obama-Clinton-Merkel. Die alliantie heeft Europa juist in gevaar gebracht.

László Marácz

Prof. Dr. László Marácz is verbonden aan de afdeling Europese studies van de Universiteit van Amsterdam. Zijn ouders kwamen na de Hongaarse Opstand in 1956 als vluchteling naar Nederland.

Syrie: la quadruple défaite de l’Occident

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Syrie: la quadruple défaite de l’Occident

par Georges Gourdin

Ex: http://www.nice-provence.info 

Nous dénonçons régulièrement dans nos colonnes l’erreur stratégique majeure de la France qui s’est engagée du côté américain dans les manœuvres de déstabilisation du Moyen Orient. Nous prévoyions dans notre article du 28 février 2015, Hollande et Valls appellent les jeunes au djihad en Syrie, que « la France paierait cher ses erreurs ». Nous espérions le 18 mars 2015 que la France puisse encore retrouver son chemin de Damas. Hélas, il n’en a rien été. Après le dernier sursaut de notre pays lorsque Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont refusé en 2003 d’accompagner les Américains dans une guerre fomentée par eux en Irak, nous nous sommes embourbés jusqu’au bout avec ceux-ci, d’abord avec Sarkozy en Libye, puis avec Hollande en Syrie.

Nous paierons très cher une quadruple défaite en Syrie : défaites militaire, politique, économique et médiatique.

Défaite militaire

Les rebelles dits « modérés », armés, financés, formés par la coalition américano-saoudienne ne sont pas parvenus à renverser Bachar El Assad, soutenu par la Russie et l’Iran. La reprise douloureuse de la ville stratégique d’Alep marque la défaite de cette tentative de putsch militaire.
Ce ne sont pas seulement ces « djihadistes modérés » qui ont capitulé à Alep, c’est cette coalition douteuse entre l’OTAN et les Saoudiens soutenue également par les Israéliens. La reddition, le 16 décembre 2016, du bunker d’Alep-Est révèle la réalité de cette improbable alliance. Bien que la presse de propagande occidentale ait tu cet événement, les forces gouvernementales syriennes ont fait prisonniers une centaine d’officiers étrangers qui pilotaient les manœuvres militaires djihadistes. Les premiers noms de ceux-ci ont commencé à être diffusés, semant la panique à l’OTAN qui avait délégué sans autorisation 14 officiers, parmi lesquels des Américains bien sûr, mais également des Britanniques, des Allemands et des Français. C’est à cet éclairage qu’il faut comprendre la réunion précipitée à huis clos à l’ONU le 17 décembre.
Les Russes et les Syriens vont négocier cher ces prisonniers encombrants pour l’OTAN.

Défaite politique

Hollande n’est pas Chirac et Fabius n’est pas Villepin. Plusieurs observateurs avisés dénonçaient le zèle déployé par le gouvernement français à renverser le régime syrien. D’une part parce-qu’aucun débat parlementaire ne s’est tenu sur ce sujet majeur, d’autre part parce qu’il s’agit d’une ingérence militaire hostile à l’encontre d’un mays souverain, avec lequel la France entretenait peu de temps auparavant, des relations amicales. La France a trahi Bachar El Assad, comme elle a trahi Mouammar Khadafi.
Quatre députés courageux retrouvaient bien le chemin de Damas en février 2015, mais ils étaient aussitôt unanimement condamnés par la Police de la Pensée.
La « coalition occidentale » a commis une lourde faute en sous-estimant la Russie. Celle-ci n’ayant pas réagi lors de la destitution de Khadafi, l’OTAN pensait que la Russie serait impuissante également en Syrie. Mais d’une part la Russie dispose d’une base navale en Syrie, à Tartous, qu’elle ne pouvait abandonner. Et d’autre part les Occidentaux ont sous-estimé les avancées technologiques de l’armement russe. Ils ont découvert stupéfaits que les Russes disposaient d’armes au moins aussi sophistiquées que celles de l’OTAN.
Cette série d’erreurs de nos dirigeants occidentaux se paiera très cher car les pays de la « coalition occidentale » ont généré dans les mentalités syriennes une haine que plusieurs générations n’effaceront pas. La France pouvait jouer un rôle particulier au Moyen-Orient compte tenu de son histoire en Syrie et au Liban. Elle a tout perdu, et pour longtemps.

Défaite économique

Par voie de conséquence elle sera exclue de la reconstruction de ce pays. La Russie d’abord, mais aussi l’Iran et la Chine profiteront de l’aubaine.
Le gazoduc que le Qatar voulait faire passer par la Syrie pour alimenter l’Europe est la véritable cause de cette guerre. Robert Kennedy Junior, neveu de l’ancien président, publie un article très complet et très documenté sur le sujet (hélas, non traduit, bien entendu). Toutes ces vies humaines détruites, toutes ces atrocités, ces cités détruites, toute cette barbarie pour un gazoduc. La Russie continuera, malgré les manigances meurtrières américano-qataris, à alimenter l’Europe en gaz.
La Russie dispose des deuxièmes plus importantes réserves prouvées de gaz naturel, derrière l’Iran. Deux puissances qui sortent victorieuses de ce conflit. Sous la pression la France achète du gaz de schiste aux États-Unis, mais les approvisionnements ne sont pas aussi pérennes que ceux de nos grands fournisseurs : Norvège (38,1 %), Russie (12 %), Pays-Bas (10,8 %), Algérie (9,5 %). En outre le gaz américain est plus onéreux à cause de son transport en méthaniers à travers l’Atlantique.
Bref, tout faux également sur le plan économique. Et ce n’est pas tout.

Défaite médiatique

La victoire de l’armée gouvernementale syrienne met à jour la gigantesque manipulation médiatique qui a accompagné tout le conflit et qui s’est déchaînée ces dernières semaines lors de la reconquête d’Alep.
Tous les médias officiels dénonçaient les atrocités des troupes de Bachar El Assad sur les civils, les ruptures des cessez-le-feu unilatéraux, le véto de la Russie à la mise en place d’une trève. Bachar El Assad « le boucher » (selon les propos de Manuel Valls) massacrait son propre peuple avec l’appui du tyran de Moscou.
Or que découvre-t-on à présent dans les quartiers reconquis ? Une foule en liesse qui acclame l’armée de libération, un bunker pour les officiers de la « coalition occidentale »(1), la messe de Noël qui peut à nouveau être célébrée par les Chrétiens d’Orient. Mais on découvre aussi des geôles où l’on torturait les prisonniers et où l’on crucifiait les Chrétiens, on découvre des charniers et des drapeaux de Daesh, on entend des témoignages innombrables d’abus sexuels, notamment sur les très jeunes filles.
« On » nous aurait donc menti ? Délibérément, systématiquement, grossièrement ?
La presse alternative prend sa revanche sur les médias de la propagande qui se discrédite chaque jour tandis que la presse de réinformation acquiert une crédibilité supplémentaire(2). Les Français comprennent à quel point ils sont bernés par des mensonges permanents de la classe dirigeante.

C’est bien le seul point positif de tous ces événements dramatiques.

Georges Gourdin

[NDLR] Notre photo à la une est reprise du site christianophobie.fr, et comporte le commentaire suivant :
Après avoir été nettoyée autant que faire se peut, on a pu célébrer, pour la première fois depuis cinq ans, une messe de Minuit dans la cathédrale maronite en partie détruite par des bombardements islamistes.

(1) Faites un test tout simple et très rapide : tapez les deux mots « Alep » et « bunker » dans un moteur de recherche. Le résultat est édifiant : pas un seul média convenu n’apparaît. Seule la presse alternative traite cette information pourtant importante.
(2) Continuez de lire Nice Provence Info, le premier site régional de réinformation en Provence : vous avez bien raison !

vendredi, 30 décembre 2016

Russophobie et haine de Poutine : les chiens aboient

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Russophobie et haine de Poutine: les chiens aboient

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

En effet ”les chiens aboient, la caravane passe ”, c’est-à-dire que Moscou ne se laisse pas impressionner. La majorité des médias occidentaux a présenté l’intervention russe en Syrie comme une entreprise criminelle et impérialiste. C’est dans la logique stratégique de la diabolisation de Poutine ; le but  est d’entraver le rétablissement de la Russie comme puissance internationale. Inventer une menace militaire russe, répéter que la Russie vit sous une dictature, prétendre que la Crimée a été annexée et l’Ukraine agressée – prétexte des sanctions occidentales, totalement contre–productives – tout cela fait partie d’une politique pensée dès 2011 pour relancer la guerre froide mais aussi pour contrer le ”mauvais exemple” idéologique que donne la Russie de Poutine : patriotisme, restauration des valeurs traditionnelles, refus de l’idéologie gaucho– libertaire, populisme, défense de l’identité nationale, etc. La nouvelle Russie incarne tout ce que qu’abhorrent les classes dirigeantes occidentales, oligarchies coupées de leurs peuples. (1)

L’intervention russe en Syrie : mensonges et réalités

La reprise d’Alep par les troupes et les alliés chiites de Bachar el–Assad, aidés de manière décisive par l‘aviation et des détachements russes, a donné lieu à des accusations de « crimes de guerre » contre des populations civiles ; Vladimir Poutine a été accusé d’être le premier responsable, en tant que principal soutien d’ Assad. Ce dernier n’est certes pas un enfant de chœur mais il n’est pas pire que d’autres grands amis d’un Occident qui ferme par exemple les yeux sur les massacres que commet l’Arabie au Yémen. Les médias occidentaux ont exagéré, mensonges à l’appui, les exactions d’Assad, au cours de cette guerre civile, et caché des faits gênants.

 La propagande anti-russe a dissimulé que les massacres de civils, femmes et enfants, commis à Alep, ne l’ont pas été par les troupes d’Assad et ses alliés ou par l’aviation russe, mais par des tirs d’artillerie des ”gentils rebelles”, qui sont en réalité des islamistes fanatisés. Ils sont armés par les Américains, les Saoudiens et les monarchies du Golfe. Les assassins ne sont pas ceux qu’on croit.

La Russie est clouée au pilori, alors que tout le monde sait bien que toute opération militaire aérienne – y compris celles que mène la France, sous le commandement du suzerain américain – donne lieu à des dégâts collatéraux. On n’a jamais accusé de « crimes de guerre » les dirigeant  américains, alors que, depuis un peu plus de 70 ans, l’USAF a, au nom de la ”guerre juste”, commis le plus grand nombre de massacres de civils et de destructions de toute l’histoire. Les derniers en date concernaient la Serbie et l’Irak.

Dans cette affaire, les États–Unis et le gouvernement français qui lui obéit prennent objectivement le parti de l’islamisme sunnite terroriste, qui devrait être l’ennemi principal. Il l’est en parole – par la bouche de M. Le Drian – mais pas dans les faits. Ivan Rioufol remarquait justement et courageusement : « la menace que fait courir aux démocraties le totalitarisme islamique mériterait une riposte qui ne vient pas. Au contraire : les ”rebelles” islamistes d’Alep–Est (Syrie), soutenus par Al–Qaida, le sont aussi par les États–Unis et la France, qui se désolent de leur défaite. Cette inconséquence hisse Vladimir Poutine, protecteur des chrétiens d’Orient ciblés par les djihadistes, en leader respectable » (Le Figaro, 16/12/2016).     

Quant à l’ ASL (Armée syrienne libre) qui combat Assad, financée par l’Occident, il s’agit de troupes très louches, à la frontière du terrorisme islamiste, susceptibles de changer de camp comme de chemise. En voulant maintenir (pour l’instant…) Assad et les Alaouites au pouvoir en Syrie, la Russie joue la carte de la stabilité.

Si les Russes n’étaient pas intervenus pour empêcher la chute d’Assad, la Syrie serait devenue un enfer islamiste. Assad aurait été remplacé par Dae’ch et le chaos fondamentaliste se serait installé. Avec toutes les conséquences que l’on devine en Occident.

Provocations occidentales contre la nouvelle Russie

Ce sont d’ailleurs les interventions américaines en Irak, qui ont déstabilisé le Moyen–Orient et favorisé l’islamisme. C’est depuis la chute de Saddam Hussein que les chrétiens d’Orient sont éradiqués. L’Occident, suicidaire, a allumé le feu, là où la Russie veut l’éteindre. À ce propos, il faut rappeler la genèse de la nouvelle guerre froide (voulue) entre les gouvernements européens et leur suzerain d’outre Atlantique et la Russie de Poutine.

Après la chute de l’URSS en 1991, la Russie, dirigée par le faible Eltsine, en perte de puissance, a été dominée par les États–Unis  qui cherchaient à la neutraliser et à la vassaliser. Le réveil russe, opéré grâce à Poutine, n’a pas été accepté par les dirigeants occidentaux. On a donc inventé une ”menace russe”. La stratégie choisie, élaborée par la CIA et les planificateurs de l’Otan – américains et européens obéissants– fut celle de la provocation. Avec deux cibles : la Géorgie et l’Ukraine. En promettant à ces deux pays, contrairement aux engagements pris envers les Russes en plein désarroi lors de disparition de l’URSS, de les intégrer dans l’Union européenne et dans l’Otan, en sachant que ces deux hypothèses étaient absurdes économiquement et stratégiquement.

Le but de la provocation occidentale était seulement d’amener les Russes à réagir violemment, afin de créer un espace conflictuel. Mais cette stratégie a échoué, non seulement à cause de la mollesse et de l’indécision du président Obama qui devait gérer une situation décidée par d’autres que lui, mais aussi parce que le gouvernement de Poutine, contrairement à celui de Eltsine, a procédé à un redressement de la puissance russe et a décidé de ne pas se laisser impressionner et de ne pas céder. 

Trump et la Russie : promesses et contradictions

Normalement, lorsque Donald Trump entrera en fonction fin janvier 2017, il rompra avec cette politique sournoisement pro–islamique, anti–israélienne et russophobe de l’administration Obama. Mais, il faut surtout espérer que, suivant son programme révolutionnaire de politique étrangère, il osera une convergence USA–Russie, en rupture complète avec la politique des États–Unis depuis 1945. Si Donald Trump tient parole et résiste aux puissantes forces qui veulent infléchir sa politique, ce rapprochement avec la Russie, virage à 90°, sera un bouleversement majeur dans la géopolitique mondiale. Très hostile à Pékin, le nouveau président américain, s’il est bien conseillé – car il ne brille pas par sa subtilité –  peut  créer un séisme : une alliance Washington–Moscou (Trump–Poutine) constituerait une redistribution mondiale de toutes les cartes. Avec, à la clé, la fin de l’atlantisme. Les castes politiques et médiatiques européennes seraient déstabilisées, ne sachant plus à quel saint se vouer.  Un axe Amérique–Europe–Russie est au bout de cette logique qui passe au dessus des petits calculs des dirigeants européens qui seraient complètement dépassés. L’Europe est le maillon faible. Les promesses de Trump – comme je l’ai déjà dit dans ce blog– sont tellement porteuses de bouleversements fondamentaux qu’on se demande si elles sont sérieuses et si elles pourront être tenues.     

Le sérieux problème auquel se heurtera Trump après sa prise de fonctions le 20 janvier est qu’il devra concilier sa volonté affichée de se rapprocher de la Russie avec  l’implication de cette dernière aux côtés de l’Iran : coopération dans la guerre en Syrie, livraisons d’armes, etc. bref, relations au beau fixe. Car Trump, tout comme le gouvernement israélien, veut rompre avec la politique d’Obama favorable à Téhéran et dénoncer l’accord sur le nucléaire. Cette contradiction  – s’allier avec l’ami d’un ennemi –  sera très difficile à gérer.

Vladimir Poutine a récemment déclaré, voulant réinstaurer la Russie comme très grande puissance : « Nous devons renforcer le potentiel militaire de nos forces nucléaires stratégiques, en particulier avec des installations de missiles qui puissent pénétrer tous les systèmes de défense anti–missiles existants et futurs. » Allusion au ”bouclier anti–missiles” installé par les Américains en Europe centrale… Peut-être Poutine a–t–il voulu répondre à son imprévisible ”ami”, le futur président Trump, qui avait fait savoir, quelques jours auparavant, prenant le contrepied des positions d’Obama : « Les États–Unis doivent considérablement renforcer et étendre leurs capacités nucléaires, en attendant le moment où le monde deviendra raisonnable ». Il aurait confié à Mika Brzezinski de MSNBC : « Qu’il y ait donc une course aux armements ! On les surpassera à tous les coups et on leur survivra tous. » Bref, les choses ne sont pas claires.

Le déshonneur du gouvernement français

Les médias et le gouvernement français considèrent Poutine comme un affreux autocrate. En refusant de le recevoir à l’inauguration de la cathédrale orthodoxe de Paris, M. Hollande a commis une très grave faute diplomatique, obéissant probablement à un ordre venu d’outre Atlantique. Le président français n’a même pas humilié M. Poutine ou la Russie, c’est la France et son indépendance qu’il a humiliées.  

Mais, dans le même temps, Ségolène Royal, ministre représentante de l’État, aux obsèques de Fidel Castro, a fait officiellement l’éloge de ce tyran assassin, petit Staline tropical. Donc Poutine est infréquentable pour l’État français, pas le criminel Castro.

Le record de gaffes détenu par Mme Royal n’est pas en cause ; toutes les semaines, elle en commet une sur tous les sujets. Ce qui est en cause, c’est que la France, les gouvernements européens et l’UE, qui diabolisent le Kremlin, entretiennent d’étroites relations (intérêts financiers et corruption obligent) avec des monarchies du Golfe absolutistes et tyranniques, en fermant les yeux sur leurs exactions : notamment l’Arabie saoudite et le Qatar. L’adoration des ”droits de l’homme” est un culte à géométrie variable.

Ambiguïtés et reculades de François Fillon

 François Fillon, qui espère être élu président, commence déjà à se démarquer de Poutine, après avoir pris une position pro–russe en demandant l’arrêt des sanctions et la reprise d’un dialogue avec Moscou. Il a été très gêné que le président russe fasse son éloge. Poutine avait qualifié Fillon, de « grand professionnel qui se distingue fortement des hommes politiques de la planète ».   François Fillon avait pris partie pour la Russie en reconnaissant que c’est le parlement ukrainien qui refuse de voter l’accord sur l’autonomie des parties orientales russophones de l’Ukraine. Mais très rapidement, il a reculé. Passer la marche arrière est une habitude chez ce ”pilote de course” autoproclamé.   

Son porte–parole et conseiller, Jérôme Chartier, a cru bon préciser le 18 décembre : « ils se connaissent et se respectent mais ce ne sont pas des amis ». Être l’ ”ami” de Poutine est infâmant.  Si M. Fillon est élu, on peut parier qu’il trouvera un prétexte pour changer d’option et ne pas exiger une levée des sanctions de l’UE contre la Russie. 

Le gagnant de la primaire a fait cette déclaration d’allégeance humiliante à Washington, empreinte d’une russophobie bas de gamme : « l’intérêt de la France n’est évidemment pas de changer d’alliance en se tournant vers la Russie plutôt que les États–Unis. […] Nous sommes les alliés des États–Unis, nous partageons avec les États–Unis des valeurs fondamentales que nous ne partageons pas avec les Russes et nous avons une alliance de sécurité avec les États–Unis, donc nous n’allons pas la remettre en cause » (débat télévisé du 24 novembre l’opposant à Alain Juppé). Quelle soumission… Et en même temps, le pseudo pilote de course parle de « retisser un lien avec la Russie et l’amarrer à l’Europe ». Il juge la politique de Hollande « absurde » qui « conduit Moscou à se durcir, à s’isoler, à actionner les réflexes nationalistes ». Il affirme  que la Russie, puissance nucléaire, est « un pays dangereux si on le traite comme nous l’avons traité depuis cinq ans . Propos contradictoires,  où l’on change d’avis comme de chemise sans affirmer une véritable position

Victoire géostratégique de la Russie

 Le 20 décembre, réunis à Moscou, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes, iraniens et turcs ont déclaré conjointement que « le combat contre le terrorisme » était leur objectif et non pas de renverser le régime de Bachar el–Assad. C’est un camouflet pour les États–Unis et l’Union européenne, pour qui l’expulsion d’Assad est un préalable, et qui n’ont même pas été invités à la réunion de Moscou. La victoire du  Kremlin est totale puisqu’il a réussi à faire renoncer la Turquie à sa volonté d’éliminer Assad. Seul Poutine décidera de son sort. Sergueï Shoïgou, ministre russe de la Défense, a déclaré que les Occidentaux avaient tout faux, ayant totalement échoué au Moyen–Orient et « n’avaient plus d’influence sur le terrain »

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La victoire de la stratégie de Poutine en Syrie et au Moyen Orient enrage les Occidentaux, d’autant plus que la Russie, par ce biais, a réussi à redevenir une puissance internationale pour tous les pays du monde. « Les Russes se substituent aux Américains comme grande puissance de référence de la région », note Renaud Girard en parlant du Moyen–Orient (Le Figaro, 20/12/2016).

 Les relations ”amicales ” entre la Russie et la Turquie sont factices et calculées. Les deux puissances sont rivales depuis des siècles, les Sultans contre les Tzars. Le Kremlin joue une carte machiavélienne vis–à–vis de la Turquie du néo-sultan Erdogan qui voudrait ressusciter la puissance ottomane. La Russie s’est réconciliée avec la Turquie malgré l’incident aérien où un avion russe a été abattu. Et l’assassinat d’Andreï Karlov, ambassadeur à Ankara, le 19 décembre, a peut-être des causes très louches et tortueuses, dans lesquelles le pouvoir turc  est impliqué pour faire pression sur la Russie. Il est possible aussi qu’il s’agisse tout simplement d’une négligence du pouvoir turc, qui n’a pas su repérer le policier tueur. Ce qu’il faut retenir de cette partie d’échecs, c’est que la Russie a pu rallier à sa stratégie un pays pilier de l’Otan, la Turquie. Ce qui inflige un douloureux revers à la politique mondiale américaine. Le Kremlin a arraché à Washington un de ses alliés, pardon, un de ses vassaux.

 Mais bien entendu, le Kremlin n’a pas commis l’erreur de céder, comme l’UE, au chantage des Turcs pour admettre sur son territoire des centaines de milliers de réfugiés !    

Pour le système, la menace russe est d’abord idéologique

La Russie de Poutine est devenue l’ennemie (bien plus que la Russie soviétique !) parce qu’elle restaure et incarne des valeurs et des principes de patriotisme, d’enracinement et de traditions, honnies par l’idéologie dominante à l’Ouest. Poutine est détesté parce qu’il semble s’inspirer du Tzar Alexandre III, qui s’appuyait sur l’Église orthodoxe et le populisme (c’est–à–dire l’esprit du peuple) et pratiquait l’autorité souveraine. Les oligarchies occidentales ont la hantise de la démocratie directe ou ”césarisme”, ou encore ”populisme” – dont le bonapartisme et le vrai gaullisme furent des déclinaisons – qui menacent leur pouvoir.      

Donc, la russophobie des castes politiques dirigeantes et des médias occidentaux s’explique pour des raisonsidéologiques et non pas pour des raisons géostratégiques de menace militaire – totalement inventée– de la Russie. Ce dont ils ont peur, c’est que l’exemple du régime russe actuel, les valeurs qu’il défend n’influencent les opinions publiques occidentales, lassées par le décadentisme, et les dangereux partis ”populistes”. Le FN et d’autres abominables partis d’ ”extrême–droite” ne sont-ils pas pro-russe ? Paradoxe suprême : de même que pour l’ancien pouvoir soviétique, l’exemple du capitalisme occidental du ”monde libre” représentait un péril, de même, pour les pouvoirs occidentaux actuels, l’exemple du patriotisme et de l’idéologie identitaire de la Russie de Poutine constitue un très grave danger d’influence et d’encouragement des mouvements ”populistes” honnis.    

Poutine dérange parce qu’il défend une idéologie patriote qui est détestée par l’hyperclasse médiatique, politique, ”intellectuelle” et culturelle occidentale, idolâtre du cosmopolitisme. Poutine et le gouvernement russe ne sont pas du tout ciblés par les oligarchies parce qu’ils représentent un régime tyrannique ou qu’ils risqueraient de déclencher une agression militaire contre leurs voisins. Personne ne croit à cette hypothèse stupide, même la propagande de l’Otan qui la diffuse pourtant en permanence.  C’est encore moins crédible que l’attaque de l’Occident par l’URSS, menace agitée du temps de Brejnev. Poutine essaie de restaurer la dimension spirituelle de la souveraineté, héritée de l’ère tsariste, associant orthodoxie religieuse et pouvoir patriote fort. Avec le recours aux grandes figures historiques russes, comme le prince Vladimir, équivalent chez nous de Jeanne d’Arc. On comprend que cela soit diabolique aux yeux de la majorité de nos journalistes et politiciens.

(1) Voir autres articles de ce blog sur les rapports entre la Russie et l’Occident.

What is Henry Kissinger Up To?

The English language Russian news agency, Sputnik, reports that former US Secretary of State Henry Kissinger is advising US president-elect Donald Trump how to “bring the United States and Russia closer together to offset China’s military buildup.”

If we take this report at face value, it tells us that Kissinger, an old cold warrior, is working to use Trump’s commitment to better relations with Russia in order to separate Russia from its strategic alliance with China.

China’s military buildup is a response to US provocations against China and US claims to the South China Sea as an area of US national interests. China does not intend to attack the US and certainly not Russia.

Kissinger, who was my colleague at the Center for Strategic and International studies for a dozen years, is aware of the pro-American elites inside Russia, and he is at work creating for them a “China threat” that they can use in their effort to lead Russia into the arms of the West. If this effort is successful, Russia’s sovereignty will be eroded exactly as has the sovereignty of every other country allied with the US.

At President Putin’s last press conference, journalist Marat Sagadatov asked if Russia wasn’t already subject to forms of foreign semi-domination: “Our economy, industry, ministries and agencies often follow the rules laid down by international organizations and are managed by consulting companies. Even our defense enterprises have foreign consulting firms auditing them.” The journalist asked, “if it is not the time to do some import substitution in this area too?”

Every Russian needs to understand that being part of the West means living by Washington’s rules. The only country in the Western Alliance that has an independent foreign and economic policy is the US.

All of us need to understand that although Trump has been elected president, the neoconservatives remain dominant in US foreign policy, and their commitment to the hegemony of the US as the uni-power remains as strong as ever. The neoconservative ideology has been institutionalized in parts of the CIA, State Department and Pentagon. The neoconservatives retain their influence in media, think tanks, university faculties, foundations, and in the Council on Foreign Relations.

We also need to understand that Trump revels in the role of tough guy and will say things that can be misinterpreted as my friend, Finian Cunningham, whose columns I read, usually with appreciation, might have done.

I do not know that Trump will prevail over the vast neoconservative conspiracy. However, it seems clear enough that he is serious about reducing the tensions with Russia that have been building since President Clinton violated the George H. W. Bush administration’s promise that NATO would not expand one inch to the East. Unless Trump were serious, there is no reason for him to announce Exxon CEO Rex Tillerson as his choice for Secretary of State. In 2013 Mr. Tillerson was awarded Russia’s Order of Friendship.

As Professor Michel Chossudovsky has pointed out, a global corporation such as Exxon has interests different from those of the US military/security complex. The military/security complex needs a powerful threat, such as the former “Soviet threat” which has been transformed into the “Russian threat,” in order to justify its hold on an annual budget of approximately one trillion dollars. In contrast, Exxon wants to be part of the Russian energy business. Therefore, as Secretary of State, Tillerson is motivated to achieve good relations between the US and Russia, whereas for the military/security complex good relations undermine the orchestrated fear on which the military/security budget rests.

Clearly, the military/security complex and the neoconservatives see Trump and Tillerson as threats, which is why the neoconservatives and the armaments tycoons so strongly opposed Trump and why CIA Director John Brennan made wild and unsupported accusations of Russian interference in the US presidential election.

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The lines are drawn. The next test will be whether Trump can obtain Senate confirmation of his choice of Tillerson as Secretary of State.

The myth is widespread that President Reagan won the cold war by breaking the Soviet Union financially with an arms race. As one who was involved in Reagan’s effort to end the cold war, I find myself yet again correcting the record.

Reagan never spoke of winning the cold war. He spoke of ending it. Other officials in his government have said the same thing, and Pat Buchanan can verify it.

Reagan wanted to end the Cold War, not win it. He spoke of those “godawful” nuclear weapons. He thought the Soviet economy was in too much difficulty to compete in an arms race. He thought that if he could first cure the stagflation that afflicted the US economy, he could force the Soviets to the negotiating table by going through the motion of launching an arms race. “Star wars” was mainly hype. (Whether or nor the Soviets believed the arms race threat, the American leftwing clearly did and has never got over it.)

Reagan had no intention of dominating the Soviet Union or collapsing it. Unlike Clinton, George W. Bush, and Obama, he was not controlled by neoconservatives. Reagan fired and prosecuted the neoconservatives in his administration when they operated behind his back and broke the law.

The Soviet Union did not collapse because of Reagan’s determination to end the Cold War. The Soviet collapse was the work of hardline communists, who believed that Gorbachev was loosening the Communist Party’s hold so quickly that Gorbachev was a threat to the existence of the Soviet Union and placed him under house arrest. It was the hardline communist coup against Gorbachev that led to the rise of Yeltsin. No one expected the collapse of the Soviet Union.

The US military/security complex did not want Reagan to end the Cold War, as the Cold War was the foundation of profit and power for the complex. The CIA told Reagan that if he renewed the arms race, the Soviets would win because the Soviets controlled investment and could allocate a larger share of the economy to the military than Reagan could.

Reagan did not believe the CIA’s claim that the Soviet Union could prevail in an arms race. He formed a secret committee and gave the committee the power to investigate the CIA’s claim that the US would lose an arms race with the Soviet Union. The committee concluded that the CIA was protecting its prerogatives. I know this because I was a member of the committee.

American capitalism and the social safety net would function much better without the drain on the budget of the military/security complex. It is correct to say that the military/security complex wants a major threat, not an actual arms race. Stateless Muslim terrorists are not a sufficient threat to such a massive US military, and the trouble with an actual arms race, as opposed to a threat, is that the US armaments corporations would have to produce weapons that work instead of cost overruns that boost profits.

The latest US missile ship has twice broken down and had to be towed into port. The F-35 has cost endless money, has a variety of problems and is already outclassed. The Russian missiles are hypersonic. The Russian tanks are superior. The explosive power of the Russian Satan II ICBM is terrifying. The morale of the Russian forces is high. They have not been exhausted from 15 years of fighting without much success pointless wars against women and children.

Washington, given the corrupt nature of the US military/security complex, can arms race all it wants without being a danger to Russia or China, much less to the strategic alliance between the two powers.

The neoconservatives are discredited, but they are still a powerful influence on US foreign policy. Until Trump relegates them to the ideological backwaters, Russia and China had best hold on to their strategic alliance. Anyone attempting to break this alliance is a threat to both Russia and China, and to America and to life on earth.

lundi, 26 décembre 2016

Mar del Sur de China: historia geopolítica de un conflicto en curso

Alessandro Maria Raffone

Ex: http://www.elespiadigital.com 

El Mar del Sur de China tiene una superficie total de aproximadamente 3.500.000 kilometros cuadrados, y está situado al sur del Mar de China Oriental. Delimita al norte con la costa sur de China, y el estrecho de Formosa, al este con las Islas Filipinas, al sudeste con Borneo y el estrecho de Karimata, y al oeste con Vietnam y Camboya. En esta vasta extensión de mar, la tercera más grande en el mundo, hay numerosos pequeños archipiélagos disputados ya desde hace mucho tiempo por los diferentes países que los rodean.

En este artículo se examinará la historia geopolítica del contencioso para controlar las islas Spratly, Paracelso y Pratas. Ya los nombres atribuidos a estos lugares son utilizados en la batalla por el dominio, porque cada país involucrado en la disputa les ha dado un nombre diferente.

Las Spratly son llamadas en chino Nansha Qundao (Archipiélago Arenoso del Sur), en vietnamita Quan Dao Truong Sa (Largas Arenas), en tagalo Kapaluan ng Kalayaan (Archipiélago de la Libertad), y como lo demuestra esta terminología, son disputadas por la República Socialista de Vietnam, la República Popular China, la República Nacional de China (Taiwán), por el Reino de Malasia, por el Reino de Brunei y por la República de las Filipinas.

Estas islas, que no alcanzan los 5 km² de superficie total, se encuentran dispersas en un área de 410.000 km². Su valor económico reside en los yacimientos petrolíferos de los fondos marinos frente a las islas, la recolección de guano, y las posibilidades de pesca y de explotación turística. Su importancia geopolítica radica en la posibilidad de instalar bases navales, tanto para unidades de superficie como para unidades subacuáticas, bases aéreas y baterías de misiles tierra-aire, con los cuales amenazar en conjunto las rutas comerciales y militares de los otros países de la zona.

En la actualidad, la subdivisión del archipiélago, de facto, no de iure, contempla a la República Nacionalista de China, a través de la Ciudad de Kaohsiung, controlar una isla y un arrecife de 0, 46 km²; a Malasia, a través del Estado de Sabah, controlar una isla artificial, cinco rocas y un banco de arena de 0,06 km²; a Filipinas, a través de la provincia de Palawan, siete islas, y dos arrecifes de 0,84 km²; a China, con la provincia de Hainan, ocho atolones; y, finalmente, a Vietnam, con la provincia de Khanh Hoa, siete islas, dieciséis arrecifes y tres bancos de arena de un total de 0, 40 km². Estos países aplican a sus porciones de las Spratly todos los derechos conferidos por la ZEE (Zona Económica Exclusiva), es decir, la gestión completa de los recursos naturales, la jurisdicción en materia de instalaciones y el uso de estructuras artificiales o fijas, protección y conservación del medio marino e investigación científica.

La República Popular de China ha utilizado el control de las islas para aumentar su fuerza militar en la zona. Hasta la fecha, Pekín posee una marina militar inferior a sus ambiciones geopolíticas y al poder de Estados Unidos y de sus aliados en la región. Basta pensar, por ejemplo, que China tiene un solo portaaviones, el Liaoning, que desplaza 60 mil toneladas y puede transportar cuarenta aviones, superior, sí, al portahelicópteros japonés Izumo, de 30 mil toneladas, pero netamente inferior en comparación al portaaviones estadounidense Ronald Reagan, con sus 100.000 toneladas y sus noventa aviones. Con el fin de superar esta brecha, cuantitativa y cualitativa, los líderes militares de Pekín se vieron obligados a pensar en una nueva estrategia, que los llevó a transformar, en las Spratly, las barreras sumergidas y las líneas de arena en islas con pistas de aterrizaje, puertos, hospitales y cuarteles, duplicando, y a veces incluso triplicando sus atolones. Los trabajos comenzaron a partir de 2013-2014 y pronto permitirán a Pekín tener una verdadera red de pequeños portaaviones insumergibles, con la cual podrán ampliar el radio de acción de sus aviones hasta Australia y las bases de Estados Unidos en las Filipinas.

Las Islas Paracelso son un grupo de atolones en disputa por parte de Vietnam, Taiwán y la República Popular China, y están situados al sur de la isla china de Hainan y al este de Vietnam. Con una superficie total de 7.75 km², controlada en la actualidad, como veremos más adelante, casi en su totalidad por Pekín desde 1974.

En la isla más grande, Woody Island, hay cerca de un millar de chinos, entre pescadores y personal militar, de hecho, las islas, siendo a menudo afectadas por los tifones y con un clima tropical, son ricas en yacimientos petrolíferos y de gas natural, lo que que ha provocado el interés de muchas compañías energéticas que operan en la zona. En los tiempos modernos las Paracelso fueron señaladas como chinas en los mapas geográficos de la dinastía Qing (1644-1912) y de la Primera República China (1912-1949), mientras en los mapas geográficos de la dinastía vietnamita Nguyen (1802-1945), estaban señalados como formando parte del país indochino.

En 1932, Francia, que gobernaba en ese momento en Vietnam, declaró el archipiélago anexo a Indochina, y para hacer valer mejor sus derechos construyó una estación meteorológica en la isla Pattle. Japón no reconoce la anexión con el argumento de que tanto Francia como Gran Bretaña habían reconocido las islas como pertenecientes a China en 1900 y 1921, y afirmando que, puesto que el Imperio del Sol Naciente estaba en guerra con China desde 1937 (segunda guerra chino-japonesa), las islas podían ser invadidas en cuanto eran legítimo botín de guerra. En 1939, Japón pasó a los hechos y quitó a los franceses el control de las Paracelso, ocupándolas hasta el final de la Segunda Guerra Mundial.

En la Declaración de El Cairo, resultado de la Conferencia de El Cairo, en la que tomaron parte Franklin Delano Roosevelt, Winston S. Churchill y Chiang Kai Shek, un pasaje del 27 de noviembre 1943 dice: "Nuestro objetivo [es decir, el de los Estados Unidos de América, Gran Bretaña y la República de China] es que Japón sea privado de todas las islas que ha ocupado o secuestrado desde el comienzo de la Primera guerra Mundial en 1914, y todos los territorios chinos que los japoneses invadieron, tales como Manchuria, Formosa y Pescadores, serán restituidos a la República de China". El paso es muy importante porque a través del texto de la presente Declaración, reconfirmada en la cláusula número ocho de la Declaración de Potsdam, de 26 de julio de 1945, Pekín puede reclamar hoy las islas del Mar del Sur de China.

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A finales de 1945, Japón firmó con Taiwán, con la China nacionalista, un acuerdo por el que el primero renunciaba definitivamente a todas las reclamaciones sobre Taiwán, las Spratly y las Paracelso, y en 1952 Tokyo reconoció a la república nacionalista china la soberanía sobre las Spratly y las Paracelso. Sin embargo, después de la Segunda Guerra Mundial, las Paracelso aún permaneceron en manos de los colonialistas franceses hasta 1956, cuando estos útimos fueron reemplazados por los vietnamitas del Sur, no reconocidos sin embargo por los otros países interesados en el archipiélago.

En 1974 esta situación incierta dio lugar a un choque entre una escuadra naval de Vietnam del Sur y una escuadra naval china cerca del grupo Crescent, una serie de atolones de las Paracelso. El choque vio la victoria china que hundió a los vietnamitas una corbeta, dañando seriamente tres fragatas, causando cincuenta y tres muertos y dieciséis heridos. Los chinos informaron de cuatro corbetas dañadas, y dieciocho muertes. Después de esta victoria el dominio chino fue indiscutible, tanto que hoy los chinos no sólo tienen bases militares y sitios civiles en las Paracelso, como ya se ha señalado, sino que también impiden a los pescadores vietnamitas acercarse a las islas, dañando así la economía vietnamita, no habiendo reconocido todavía de iure la soberanía sobre estas islas.

En este sentido, cabe recordar que la decisión de la petrolera china CNOOC de instalar en las Paracelso una plataforma petrolífera en mayo de 2014, provocó una violenta protesta anti-china en todo Vietnam que tuvo como consecuencia la muerte y las lesiones de muchas personas, y daños económicos a ambos países involucrados.

Las Pratas, en chino Dongsha Qundao (Archipiélago arenoso oriental), están situados a unos 350 kilómetros al sureste de Hong Kong. Se componen de tres islas que forman juntas un anillo de coral que rodea una laguna con una superficie de 1,74 km². Son disputadas por las dos Chinas y actualmente pertenecen de facto a Taiwán, que las añadió administrativamente a la provincia de Kaohsiung, el Distrito de Qijjin. Están deshabitadas, aunque de vez en cuando son visitadas por personal militar y por biólogos y científicos que estudian la flora y la fauna del lugar. Fueron mencionadas por primera vez hace cerca de mil años en el libro chino "Guangzhou Ji", escrito por Pei Yuan, durante la dinastía Jin. Desde entonces, los pescadores chinos han estado pescando en las aguas ricas en peces del pequeño archipiélago. Sólo durante los años treinta y cuarenta, las Pratas estuvieron bajo ocupación japonesa.

A la luz de este examen, es evidente que el control del Mar del Sur de China jugará un papel cada vez más importante para la asunción, o no, de Pekín como una superpotencia mundial.

WORSHIPPER AND POLITICIAN: THE RELATION BETWEEN SUFI ORDERS AND THE REGIME IN EGYPT

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WORSHIPPER AND POLITICIAN: THE RELATION BETWEEN SUFI ORDERS AND THE REGIME IN EGYPT

Ex: http://www.katehon.com 

If you want to exclude certain categories from society, in particular these categories of significance, you have to search for a substitute to fill the gaps. By the exclusion of political Islamic groups, especially the Muslim Brotherhood, the Egyptian Scene drives the regime towards searching for a substitute. So, has the El-Sisi regime managed tousing the orders of Sufism in filling the social gap resulting from expatriating the Islamic groups? And what are the consequences?

What are Sufis?

As it is in general tradition, Sufism is considered a doctrine, yet the person who engages in Sufism has never tended to classify it as a "doctrine", but rather a path to reach a pillar of religion, which is "Benevolence", through being devoted in worship and exerting effort in performing it, in addition to purifying the spirit and heart from resentment. If we want to learn about the origin of Sufism, we encounter a lack of information, as there is no a confirmed narration about the inception of Sufism internationally.

On the other hand, much literature states that the date of Sufism's origin and its entry to Egypt is the Fatimid Era; due to the Fatimid Dynasty`s interest in the life history of the Prophet as well as the people of his house (Ahl Al-Bayt), therefore they undertook building shrines to protectors and pious people. Then, the Abbasid Era started where the Sufis` movements increased against the prevalence of deterioration. In order to face such deterioration and corruption, they used what is called a "spiritual exercise" which includes holding circles for remembrance of Allah - chants (Dhikr) after the Night Prayer (Salat Al-Isha) in the mosques of Egypt. However, the actual legalization of Sufist orders in Egypt was made by "Mohammed Ali Pasha" in 1812 by issuing a decree, placing the Sufist orders under the banner of "Sultan Sheikh Al-Sejadah AL-Bakriah (Abu Bakr Family Tree)"; which is considered the first time these orders had submission to a central authority.

Now, there are between 74 to 77 Sufist orders, which are branched from six main orders: the Desouki order, the Shadthili order, the Rifa`i order, the Bedouin order, the Azmiyah order, and the Qadiri order.

These orders are organized under the banner of three corporations: the Supreme Council of Sufi Orders, the World Association for the Assembly of Ahl Al-Bayt, the Descendants of Prophet Union. According to the Secretary General of the Association of Sufi Forces and Ahl Al-Bayt Assembly, Abdullah Al-Nasser Helmi, half of the Egyptian population is Sufi, yet this information is not confirmed, as there are no accurate statistics. However, the main reason behind such saying is that the attendants of Sufist sessions in Egypt are a lot and their rituals are considered semi–public in the country; that creates confusion between the real Sufi person and the one who just attends their rituals.

Political role of Sufism

A cursory reading in Sufist orders argues that they are totally away from politics, yet the reality proves the contrary. This matter can be addressed on two levels:

First: Pre – January stage

Much literature indicates that Sufist orders have a political role in Egypt. For example, in modern times, the Sufis played a role in the 1919 Revolution, through their attempt to collect signatures supporting the existence of English occupation in Egypt, with the help of "Mohammed Ibrahim Al-Gamal" the Sheikh of "Assadah Assimaniyah" at that time.

Since the emergence of the Egyptian Republic, Sufism was brought to the scene in an attempt to fill the gap resulted from the actions taken against other Islamic organizations. For example, in the era of the late President Gamal Abdel Nasser and amidst the confrontations between him and the Islamic movements, a decision was issued to appoint Sheikh Mohammed Mahmoud Elwan as a sheikh of the Sufist orders. This is considered the first of its kind, to elect a head sheikh of Sufist orders through appointment, with a little objection from the Sufist orders. Moreover, Sufism then was a shelter for any who one wanted to deny the accusation of belonging to the Muslim Brotherhood, and at the same time it (Sufism) expresses the existence of religious support to the regime at that time.

The Era of Sadat was not greatly different as he made the Sufist orders yield to Law No (118) of the year 1976, which has regulated more accurately the status of Sufist orders and created a kind of strategic alliance between them and the regime.

For example, the Sheikhs of Sufist orders slipped into the Egyptian army and were allowed to make an endeavor to rehabilitate the army and boost their morale after the defeat of 1967. The Muhammadiyah Shadthili order had a significant role in this regard, which drove President Sadat to honor Sheikh "Zaki Ibrahim" the head of Muhammadiyah Shadthili order and granted him the Golden Excellence award.

The beginning of the Mubarak era was not greatly different from that of Sadat in relation to dealing with the Sufis and utilizing them as a religious cover for the regime. However, a few month before the beginning of January Revolution, a clash happened between the Mubarak Regime and the Sufis due to the appointment of Sheikh Abdel Hady Al-Qasabi, by Mubarak, as a head of the Supreme Council of Sufi Orders since he was a member in the National Party; the matter which provoked anger to the Sheikhs of Sufist orders and was considered to be a flagrant interference and violation of the Sufi customs and traditions. They expressed their anger by the threat made by Sheikh Abu El-A`aziem to run against Ahmed Fathi Sorour the Speaker of the People`s Assembly in the 2010 election in the district of El-Saiydah Zienab.

Second: Sufism towards greater political role following the January Revolution

If we want to know the nature of the relationship between the current regime and Sufism, we have to get back to the political attitudes of Sufist orders since the 25 January Revolution, until El-Sisi has held the presidency of Egypt.

The Sufist initiation during the Revolution of January was justifiably soundless according to the statement of Mohammed El-Shahawi the Sheikh of El-Shahawiyah order based on the principle "Obey Allah, and obey the Messenger and those of you in authority"; yet this attitude has not lasted for a long time, once the signs of the January Revolution success have appeared, the Sufist orders took a serious step towards declared political activity.

The Sufist orders have tended to establish political parties, a head of which is the Al-Tahrir Party. Despite the religious trend which appears in Sufist orders, they were the most hostile group against the Muslim Brotherhood and Salafism, to the extent that they have allied with the liberals against them.

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Once President Abdel Fattah El-Sisi had appeared in the scene and announced his nomination to the republican presidential election, the Sufis turned to advocate him under a proclaimed motive that he is "Sufi" as per the statement of "Zein El-Abedin Fahmi Salama", the head of Caliphs of Al-Refaiyah order –El-Minya, who specifically said "El-Sisi loves the Sufist orders because he is originally a Sufi".

After El-Sisi came to power, the Sufists pursued their approach of supporting him to the utmost, where some of them say that "Mohammad, the Prophet of Islam, (Peace be upon him) is satisfied with El-Sisi" as quoted from Sheikh "Alaa Abu El-A`azeim", head of the World Federation of Sufi Orders.

The matter was not limited to statements only, but also the Sufi orders have organized, in cooperation with the Ministry of Awqaf, launching a forum of "Sufism against Extremism" in June 2015, after the call of President El -Sisi for renewing religious speech.

Why do regimes resort to Sufi orders?

The answer to this question is simply summarized in the attitude of Sufi order towards other Islamic movements, which expresses clearly hostility against both the Muslim Brotherhood as well as the Salafism. Many statements were said by the Sheikhs of orders indicating such fact. For example, " Alaa Abu El-A`azeim" has said that "the endeavors of the Muslim Brotherhood and the Salafi movement to involve in official political activity threaten religious tolerance", in addition to what was said by one of the Sufist orders Sheiks, Ismail Tawfik, that "the Sufi votes in the Parliamentary election will not be for any candidate belonging to the Muslim Brotherhood, the Salafi movement, or the Islamic groups".

The possibility of the Sufism conversion against the regime

According to what is above mentioned, the relationship between the Sufi orders and regimes is a changing one, in which the interests in favor of the regimes are weighted. The reason behind this may be the weakness of the Sufi orders; so, is it possible for the Sufi orders, once they become strong, to convert against the regime.

Whether we like it or not, the Sufi orders are an inclusive organization that is not different from other Islamic organizations. In the relationship between the inclusive organizations among each other, there is a prevalent principle indicating that "Inclusiveness is absolute and absoluteness does not accept a partner, but it rather temporarily uses other similar organizations, and once having the ability to get rid of them, it immediately does".

In case of the availability of the components which strengthen the Sufi orders, whether such components are represented in financial support or assistance from internal or external forces that grant them more interests against the conversion against El-Sisi regime, they will actually do, in particular since the Sufi orders have international organizations and branches that are beyond a specific country.

References:

  1. Jonathan Brown, Salafis and Sufis in Egypt, The Carnegie Papers, Middle East, December 2011, URL:

http://carnegieendowment.org/files/salafis_sufis.pdf

  1. Al-SayyedHusein, Sufi orders and their origins, Ahram Online,  24 Sep 2012, URL:

http://english.ahram.org.eg/NewsContent/32/99/53675/Folk/...

  1. Ahmed Fouad,Sufis look for a political role in Egypt, al-monitor, November 20, 2014, URL:

http://www.al-monitor.com/pulse/en/originals/2014/11/sufi...

  1. Ammarali Hassan, political role of sufi orders in Egypt after the January 25 revolution, studies aljazeera, august 13,2011, URL:

http://studies.aljazeera.net/mritems/Documents/2011/8/23/...

  1. IyadJaber, political role of sufi orders in Egypt, albayan, September 18, 2016, URL:

http://www.albayan.co.uk/print.aspx?id=5317

  1. ZakariaSulaimanBayoumi, Sufi and the game of politics, masress, august 16,2011, URL:

http://www.masress.com/almesryoon/73748